Objectifs : les lithiases salivaires représentent une pathologie bénigne des glandes salivaires. Les traitements par sialo-endoscopie et lithotripsie intra- ou extra-corporelle ont été développés dans le monde comme alternative à la chirurgie. Notre hypothèse de départ a été de mettre au point des traitements non chirurgicaux afin de réduire au minimum la morbidité de cette pathologie. Dans cette étude, nous analysons une grande série clinique afin de déterminer le succès de ces nouvelles techniques mais aussi de développer des protocoles de traitement en fonction des pathologies.
But de l’étude
Etudier rétrospectivement 1 773 glandes salivaires présentant une pathologie et traitées non chirurgicalement.
Méthodes
Traitement des lithiases salivaires utilisant soit l’endoscopie avec instrumentation endocanalaire, soit la lithotripsie intra-canalaire par laser, soit la lithotripsie par ondes de chocs électromagnétiques sur 1 773 glandes lithiasiques entre 1988 et 2002.
Au total, 1 105 endoscopies ont été pratiquées sur des glandes pathologiques et 668 lithotripsies extracorporelles ont été réalisées.
Résultats
L’endoscopie a permis d’éliminer 96 % des lithiases examinées. La lithotripsie, quant à elle a détruit complètement 63 % des lithiases dont 35 % de cas ont été totalement évacués, soit de façon spontanée soit en utilisant l’endoscopie. Il n’y a jamais eu de complications majeures au niveau des nerfs facial ou lingual, aucun dommage dentaire n’a été relevé. Un patient au début de l’étude sur l’endoscopie a du subir une intervention chirurgicale par blocage de la sonde à panier miniaturisée dans le bassinet de la glande. Les effets secondaires comme les infections, douleurs, oedèmes ou pétéchies ont été traités simplement, sans conséquence pour les glandes salivaires. Quatre p. cent des endoscopies et 2 % des lithotripsies ont cependant en dernier recours nécessité l’ablation chirurgicale des glandes.
Conclusion
Le traitement des lithiases salivaires ne doit plus aujourd’hui faire appel au seul traitement chirurgical, mais doit prendre en compte les nouvelles techniques d’endoscopie et la lithotripsie extra-corporelle. Ces deux nouvelles techniques sont particulièrement intéressantes pour les calculs situés dans les canaux salivaires et les bassinets des glandes. Cette étude démontre l’efficacité des nouveaux traitements.
Anales d’otolaryngologie volume 121 No 3 de juin 2004