Intérêt de l’utilisation de la membrane résorbable Guidor par GENON et GENON-ROMAGNA
La greffe conjonctive composée d’un lambeau positionné coronairement sur greffon conjonctif enfoui convient bien pour les récessions profondes et larges, associées à une gencive environnante fine et de hauteur insuffisante
Technique : le tissu conjonctif d’origine palatine est enfoui sous un lambeau tracté coronairement grâce à une dissection profonde et éventuellement des incisions de décharge latérales. Ce recouvrement du greffon conjonctif donne de bonnes conditions de vascularisation, donc de cicatrisation. Le potentiel de recouvrement associé à l’épaississement tissulaire, est important. Cependant, le positionnement coronaire est limité par la profondeur initiale du vestibule. Il est admis de laisser une partie du greffon exposée, près de la jonction amélo-cémentaire (LANGER 1985) sans préjudice quant à la quantité de recouvrement, mais au risque d’une cicatrice visible par démarcation entre le tissu préexistant et la partie nouvelle induite par le conjonctif palatin.
La technique du lambeau positionné coronairement sur greffon conjonctif enfoui donne des résultats cliniques très satisfaisants en quantité de recouvrement , en qualité esthétique, en épaisseur et en résistance des tissus ainsi réorganisés. Le pourcentage de recouvrement se situe entre 80 et 98% selon les études (WENNSTROM 1996, HARRIS 1994, RAETZKE 1985).
En ce qui concerne la technique de Régénération Tissulaire Guidée (RTG), depuis plus d’une décennie maintenant, il est démontré que le traitement parodontal et la RTG peuvent conduire à la régénération avec une attache conjonctive, éventuellement complétée d’une néoformation osseuse.
La technique est comparable à celle de la greffe conjonctive, celle-ci étant remplacée par la membrane. Mais cette technique requiert trop de spécificité pour être mise en њuvre et généralisée dans une pratique clinique courante. En effet, avec une membrane non-résorbable, le protocole pératoire est lourd : deux interventions chirurgicales sont nécessaires dans un intervalle de temps très court, pour la mise en place de la membrane, puis sa dépose 3 à 4 semaines plus tard. De plus, le résultat esthétique est souvent affecté par la persistance à moyen terme de certains reliefs, sortes de désordres tissulaires superficiels, comme des cicatrices disgracieuses, résultant sans doute des étapes chirurgicales laborieuses. Cette difficulté clinique sera confirmée dans l’étude de WATERMAN en 1997. Il faut donc persévérer dans l’application des principes de RTG au traitement des récessions gingivales, mais au moyen de protocoles plus légers.
Une membrane bio résorbable semble répondre à ces critères. La mise au point du protocole d’utilisation de cette membrane pour le traitement des récessions gingivales est publiée en 1994. (GENON et GENON-ROMAGNA 1994). Une première évaluation des résultats avec 50 cas montre l’obtention d’un recouvrement important et des qualités cosmétiques évidentes, même pour des récessions gingivales profondes. L’expérience clinique nous fait préférer un greffon conjonctif lorsqu’un épaississement tissulaire est recherché, en particulier lors d’une préparation parodontale préprothétique. Dans le cas de denture naturelle, notre choix s’oriente plutôt vers la membrane résorbable pour la simplicité du geste et l’allégement des suites opératoires.
L’intérêt de ces membranes est qu’elles s’exposeraient moins souvent grâce à leur meilleure biocompatibilité. Leur inconvénient, à ce jour, est la rapidité de leur résorbabilité qui ne permet pas une régénération osseuse complète en présence d’un défaut important. Cependant, nous assistons au développement de nouvelles membranes résorbables qui répondraient mieux aux exigences de la régénération osseuse guidée (ZITZMANN, 1997).
Le traitement cosmétique des récessions gingivales vise quatre objectifs: le recouvrement radiculaire, I’intégration esthétique du tissu l’épaississement et l’augmentation de la hauteur gingivale. Ils peuvent âtre atteints grâce à deux techniques: la greffe conjonctive enfouie et la RTG avec la matrice barrière résorbable Guidor. Une étude rétrospective d’observation de 88 récessions traitées par la greffe conjonctive parhellement ou totalement enfouie confrme un potentiel de recouvrement de 88 % à deux ans postopératoires. En parallèle, I’étude clinique du traitement de 34 récessions par la RTG avec la matrice Guidor montre un recouvrement de 72, 7 % à 6 mois, et pour le traitement de sept récessions canines, de 82,4 % à un an. La technique de RTG en un seul temps est plus légère que la chirurgie muco-gingivale avec prélèvement d’un greffon palatin. Les deux techniques ont des avantages comparables sur le plan cosmétique. Ainsi dans le traitement de cas présentant de nombreuses récessions, trouvent-elles l’une et l’autre leurs indications, parfois en concurrence, parfois en complémentarité, pour des résultats positifs, quand on considère à la fois la correction esthétique du feston gingival l’efficacité et le confort du traitement.
Source JPIO.net, étude de C. GENON-ROMAGNA, P. GENON la Comparaison entre la greffe conjonctive enfouie et la régénération tissulaire guidée pour le traitement cosmétique des récessions gingivales
DR PETER PRE –
DR FRANCOIS FURIC – Traitement des récessions gingivales et recouvrements radiculaires : lambeaux déplacés et greffes gingivales
DR PHILIPPE LEMAITRE – Traitement des récessions gingivales et recouvrements radiculaires : lambeaux déplacés et greffes gingivales
DR CHRISTINE GENON ROMAGNA – Traitement des récessions gingivales et recouvrements radiculaires : les greffes conjonctives et la régénération tissulaire guidée
ADF Parodontologie – 1999
Traitement des récessions gingivales : fiabilité des thérapeutiques