Traitement anticoagulant oral par antivitamine K et extractions dentaires

L’arrêt d’un traitement anticoagulant oral par antivitamine K à visée préventive expose à un risque d’accident thromboembolique, même en cas d’arrêt temporaire pour une extraction dentaire. Les accidents graves semblent rares mais quelques-uns ont été décrits en détail.

Si une extraction dentaire s’avère souhaitable, l’arrêt de l’antivitamine K ne paraît pas justifié, dès lors que le traitement est équilibré et que l’INR (International Normalized Ratio) est inférieur à 4.

Avant l’extraction, il est nécessaire de vérifier l’INR le jour de l’intervention. On connaît mal l’importance du risque hémorragique et l’efficacité des mesures locales d’hémostase quand l’INR est supérieur à 4 ; il paraît préférable d’attendre que l’INR soit stable et inférieur à 4 avant d’effectuer une extraction.

Des interactions médicamenteuses susceptibles d’augmenter l’effet anticoagulant doivent être prises en compte, en particulier après l’extraction.

Concernant l’acte opératoire, lorsque l’évaluation préopératoire ne présage pas de difficulté particulière, l’extraction dentaire peut sans danger particulier être réalisée en ville, au cabinet d’un praticien rompu aux techniques appropriées d’hémostase locale. En revanche, certaines extractions plus complexes (dent de sagesse incluse par exemple) requièrent des procédures d’hémostase plus élaborées et par conséquent une intervention en milieu hospitalier.

©La revue Prescrire 15 septembre 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (253) : 615-618 (20 références).