Soins dentaires : 200 contaminations virales annuelles

PARIS – Le risque de contamination virale lié à des soins dentaires avec défaut de stérilisation des instruments serait “très faible” mais entraînerait néanmoins 200 contaminations par le virus de l’hépatite B chaque année en France, selon une analyse de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

L’analyse réalisée à la demande de la Direction générale de la santé (DGS) a permis de quantifier le risque d’infection virale lié aux soins dentaires pour le VIH (virus du sida), les virus de l’hépatite C (VHC) et de l’hépatite B (VHB).

Objectif : évaluer le risque de transmission entre patients de ces virus, “lié à des insuffisances dans l’application des recommandations de stérilisation des porte-instruments rotatifs (PIR)” comme les “fraises en particulier”.

“Les premiers résultats montrent qu’en population générale le risque individuel de contracter une de ces infections est très faible”. “Toutefois, compte tenu du nombre élevé d’actes de chirurgie dentaire réalisés, on estime qu’en France, chaque année, l’absence de stérilisation des PIR après chaque patient pourrait être à l’origine de moins d’une contamination pour le VIH, moins de 2 pour le VHC et d’environ 200 pour le VHB”, indique l’InVS.

Le virus de l’hépatite B, contre laquelle il existe un vaccin, est transmissible par le sang et le sexe.

L’InVS rappelle, avec la DGS, “la nécessité d’un strict respect des précautions standard et des bonnes pratiques de stérilisation”.

Malgré les progrès constatés ces dernières années, “plusieurs enquêtes montrent aussi que des insuffisances pourraient persister en la matière, chez certains praticiens” chirurgiens-dentistes, selon l’institut.

Le renforcement de la formation à l’hygiène, associé à des programmes d’évaluation des pratiques professionnelles contribueront à une meilleure application des recommandations, ajoute-t-il.

L’Ordre des chirurgiens-dentistes s’est, pour sa part, engagé à effectuer des visites systématiques des cabinets dentaires.

Parallèlement, l’agence du médicament et des produits de santé (Afssaps) a été saisie pour évaluer le comportement des PIR proposés sur le marché vis-à-vis des procédés de stérilisation recommandés ainsi que les performances des appareils de nettoyage, désinfection et stérilisation de ces matériels.

(©AFP / 27 mai 2009 17h27)