Des chercheurs ont découvert de manière tout à fait inattendue des taux particulièrement élevés de résistance bactérienne aux antibiotiques dans une population d’Indiens vivant dans une région très reculée de Bolivie où la consommation d’antibiotiques est faible et les contacts limités.
Il est universellement reconnu que l’apparition et la propagation de résistances bactériennes aux antibiotiques sont associées à une consommation importante d’antibiotiques chez l’homme et l’animal, rappellent Alessandro Bartoloni et ses collègues de l’Université de Florence (Italie).
Or, les résultats de leurs travaux, présentés dans la revue “Journal of Infectious Diseases”, sont en totale contradiction avec cette hypothèse partagée par l’ensemble de la communauté scientifique et médicale.
“De manière tout à fait inattendue, des taux de résistance remarquablement élevés ont été détectés, une découverte qui suggère que, dans certains cas, la propagation et le maintien de souches résistantes et de déterminants de cette résistance ne sont pas forcément liés directement à la consommation d’antibiotiques”, concluent-ils.
L’hypothèse la plus probable à leurs yeux est celle selon laquelle “des souches résistantes auraient été introduites de manière occasionnelle dans la communauté indienne, suite à des échanges, bien que limités, entre sa population et celle d’autres régions du pays, et dont la persistance et la diffusion auraient été facilités par des mauvaises conditions d’hygiène”./ar
(The Journal of Infectious Diseases, vol. 189, p. 1.291-1.294)
Jeudi 25 mars 2004 – Copyright © APM-Santé – Tous droits réservés