Remplacement des 12-22 : bridge collé plus solide en cantilever !

Lu dans l’information dentaire, un article de Prof. Alain Brabant montre qu’un bridge collé cantilever (avec ancrage sur canine ou centrale) serait plus solide qu’un bridge collé classique en raison de la différence de direction des forces s’exerçant sur la restauration prothétique

La proposition d’un bridge collé “classique” suppose “par habitude” la préparation de l’incisive centrale et de la canine homolatérale. En associant deux dents dont les fonctions occlusales sont différentes (une qui travaille en latéralité et l’autre en protraction) ce bridge collé subit des tensions défavorables d’autant plus élevées que l’occlusion est serrée et que les dents sont mobiles.
L’alternative du bridge collé de type cantilever par ancrage uniquement sur la canine est particulièrement intéressante, à condition que son volume cingulaire et sa hauteur le permettent. Elle réduit encore de moitié le peu de mutilation nécessaire et ne soumet la dent de remplacement qu’aux forces de latéralité indirectement prises en charge par la canine. La protraction continue à se faire sur les incisives centrales intactes sans solliciter le bridge collé.
La principale variable qu’il reste à évaluer dans le choix thérapeutique illustré ici, c’est le degré de préparation a minima estimé nécessaire à la pérennité du résultat. Dans le cas d’une “impasse” implantaire, le bridge collé sera considéré comme une solution à long terme et sa préparation géométriquement optimisée. Dans le cas d’une temporisation avant implants, la préparation gingivale sera la même pour optimiser la surface de collage tandis que la taille se limitera à créer un espace occlusal de 0,3 à 0,5 mm.

Lorsque les canines n’ont pas une anatomie favorable, autrement dit, lorsqu’elles n’ont pas assez de volume cingulaire permettant de préparer des parois axiales suffisamment hautes et parallèles, il est parfois plus intéressant d’utiliser les incisives centrales comme moyens d’ancrage, en particulier lorsque l’agénésie des incisives est bilatérale. Elles sont alors préparées selon un cahier de charges semblable à celui des canines, mais en les considérant comme un seul grand pilier avec une cannelure en distal de chaque centrale. Grâce à l’effet de pinçage externe et à la grande surface de collage disponible, on obtient aussi un très bon verrouillage.
Cette option réduit non seulement de moitié les mutilations qui auraient été nécessaires si on avait appliqué la conception “classique” canine – latérale – centrale de chaque côté, mais elle limite aussi les sollicitations fonctionnelles dans une seule direction : celle de la protraction, laissant les latéralités s’effectuer sur les canines intactes en dehors du bridge collé.


Prof. Alain Brabant
Ecole de Médecine Dentaire et de Stomatologie
Université catholique de Louvain, Belgique
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L’INFORMATION DENTAIRE n° 3 – 21 janvier 2