Destinée à remplacer la Carte Vitale actuelle “lancée il y a presque dix ans et technologiquement obsolète”, elle permettra de “lutter contre les abus de notre système de santé tout en améliorant la qualité des soins”, a déclaré le ministre de la Santé lors d’une conférence de presse au siège parisien de la Sagem, inventeur du logiciel d’exploitation de la carte.
La Carte Vitale 2 sera mise en service à partir du prochain renouvellement, qui débutera à la mi 2006 et jusqu’à fin 2007. Sa validité est de cinq ans.
Trois minutes ont suffi à Philippe Douste-Blazy et au secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie Xavier Bertrand pour se faire fabriquer la carte, sous l’oeil des photographes et des caméramen. Outre leurs photographies, les deux hommes y ont inscrit leur date de naissance, le nom d’une personne à prévenir en cas d’urgence ou encore celui de leur médecin traitant.
Présentée comme une “carte d’identité de santé”, ses défenseurs assurent qu’elle permettra de garantir que le porteur de la carte en est bien le titulaire et évitera le surnombre – dix millions de cartes “en trop” ciculeraient actuellement.
Dotée d’une puce de 32 kilo octets, contre 4 aujourd’hui, la carte contiendra également des données d’urgence tels que le groupe sanguin et les allergies connues du patient, à la pénicilline par exemple.
“Les interactions médicamenteuses provoquent 11.000 décès chaque année, autant que la route”, a fait remarquer le ministre de la Santé.
CLEF D’ACCÈS AU DOSSIER MÉDICAL
La Carte Vitale 2 sera également la clef d’accès au dossier médical personnel informatisé du patient, une autre nouveauté introduite par le projet de loi. Chaque médecin y inscrira les actes pratiqués et les médicaments prescrits, ce qui permettra d’éviter abus et doublons, espèrent les auteurs de la réforme.
La nouvelle Carte Vitale fait partie du “service après-vote” du projet de loi de réforme de l’assurance-maladie, a dit Philippe Douste-Blazy, rappelant combien il était urgent de sauver le système français “à l’heure où le déficit se creuse de 22.000 euros par minute”.
“Cette carte est un investissement utile et attendu par les Français”, a insisté Xavier Bertrand.
Pas question pour l’instant de faire apparaître sur cette carte les empreintes digitales du patient.
“Il est hors de question de mettre en péril cette réforme en prenant pas assez de précaution en matière de confidentialité”, a expliqué Philippe Douste-Blazy, ajoutant que toute mesure de ce type se ferait en concertation avec la Commission nationale informatique et libertés (CNIL).Selon le ministère de la Santé, la fabrication de la Carte Vitale 2 représentera un surcoût de 35 millions d’euros. Chaque nouvelle carte coûtera en moyenne 3,3 euros, frais d’affranchissement compris, contre 2,9 aujourd’hui.
La question de la collecte des photos d’identité n’est pas encore tranchée. Le ministère envisage plusieurs pistes, notamment celle d’un envoi par le patient à sa caisse d’assurance maladie de sa photo et d’une photocopie d’une pièce d’identité. Les mairies et les bureaux de postes pourraient aussi être mis à contribution pour la collecte.
L’aspect définitif de la carte fera l’objet d’une consultation des Français. Au printemps prochain, il seront invités à choisir sur internet entre plusieurs visuels possibles.