Prothèses partielles fixées sur implant : fiable à long terme ?

L’objectif de cette revue systématique a été de revoir la survie implantaire après cinq et dix ans de prothèses partielles fixées sur implants et de décrire l’incidence des complications biologiques et techniques. Une recherche Medline complétée par une recherche manuelle ont identifié des études prospectives et rétrospectives sur ces prothèses avec un temps moyen de suivi d’au moins cinq années. Les patients avaient dû subir un examen clinique lors de ce suivi. Les études et les relevés des données ont été effectués de manière indépendante par deux personnes. Les taux de complications et d’échecs ont été analysés en utilisant les modèles de régression Poisson avec effets hasard pour obtenir des estimations des proportions de survie de cinq à dix ans.

La recherche a apporté 3 844 titres et 560 résumés. L’analyse des manuscripts complets a été effectuée pour 176 articles résultant en 21 études qui atteignaient les critères d’inclusion. La méta-analyse de ces études a indiqué une estimation de survie de ces implants dans les groupes combinés implants-dents de 95,4% (intervalle de confidence de 95% : 93,9 à 96,5%) après cinq années et de 92,8% (90,0 à 94,8%) après dix années. Le taux de survie des prothèses sur implants étaient de 95,0% (92,2 à 96,8%) après cinq années et de 86,7 % (82,8 à 89,8%) après dix années. Seul 61,3% (55,3 à 66,8%) des patients n’avaient eu aucune complication après cinq années. La paroïmplantite et les complications des tissus mous arrivaient dans 8,6% (5,1 à 14,1%) des cas après cinq années. Les complications techniques comprenaient les fractures des implants, des complications de connexion ou bien reliés à la superstructure. L’incidence cumulative des fractures d’implants après cinq ans était de 0,4% (0,1 à 1,2%). Après cinq années, l’incidence cumulative des complications en relation avec la connexion (vis lâche ou fracturée) était de 7,3% et 14% des superstructures avaient des complications (fracture de la masse ou des veneer). Malgré la survie importante des prothèses fixées, des complications tant techniques que biologiques sont fréquentes. Ceci signifie que des quantités importantes de temps au fauteuil doivent être acceptées par le clinicien après l’insertion d’un implant supportant une prothèse fixée. Davantage d’études avec un temps de recul de dix ans ou plus sont nécessaires car seul quelques études ont décrits la situation à si long terme.

Pjetursson, Bjarni E., Tan, Ken, Lang, Niklaus P., Brägger, Urs, Egger, Matthias & Zwahlen, Marcel (2004)
A systematic review of the survival and complication rates of fixed partial dentures (FPDs) after an observation period of at least 5 years.
Clinical Oral Implants Research 15 (6), 625-642.
doi: 10.1111/
j.1600-0501.2004.01117.x