La ménopause et l’ostéoporose qui l’accompagne généralement semblent être des risques pour la destruction parodontale : une partie de la destruction osseuse du parodonte serait influencée par la destruction osseuse en général.(M. Tezal, J. Wactawski-Wende, S.G. Grossi, A.W. Ho, R. Dunford and R. Genco, The relationship between bone mineral density and periodontitis in post-menopausal women, J. Periodontol. 71 (2000), pp. 1492–1498.) Les femmes ménopausées ont en outre une réponse exacerbée à la plaque bactérienne, d’où la nécessité d’un contrôle rigoureux.
Des chercheurs de l’université de Buffalo ont suivi 106 femmes ménopausées, âgées en moyenne de 48,8 ans, et ont constaté que durant une période de 11,7 ans en moyenne, 57,7% des participantes ont perdu au moins une dent.
“La perte osseuse alvéolaire (l’os alvéolaire étant celui qui maintient la dent) apparaît comme le facteur prédictif indépendant le plus puissant de perte dentaire chez les femmes ménopausées”, explique Mine Tezal, principal auteur. “Chaque millimètre de perte osseuse alvéolaire multiplie par 3 le risque de perte dentaire et ce risque est également multiplié par 2,5 pour chaque millimètre de perte d’amarrage au tissu mou environnant qui existe entre la dent et l’os alvéolaire”, poursuit-il.
La santé des dents dépend, en effet, de l’intégrité de l’os alvéolaire et la maladie parodontale représente la cause majeure de perte osseuse et dentaire après l’âge de 35 ans.
Chez la femme ménopausée, c’est la carence estrogénique qui entraîne une perte notable de densité osseuse, corrélée à une augmentation du taux de pertes dentaires. Cette relation de cause à effet pourrait s’expliquer par l’aggravation d’une maladie parodontale./ajr
LA MENOPAUSE ET LA POST MENOPAUSE
La ménopause touche 470 millions de femmes de 50 ans et plus dans le monde.
Chez les femmes ménopausées, il existe une plus grande incidence d’ostéoporose liée à la diminution du niveau d’њstrogène et une densité osseuse diminuée.
Aujourd’hui, le traitement њstrogène de substitution diminue le risque de fracture osteoporotique de 50% et prévient les atteintes cardiaques mais il augmente le risque de cancer de l’endomètre de 200 à 300%.Quelles incidences la ménopause et son traitement vont-ils avoir sur le parodonte ?
On lit dans certaines études que les femmes ménopausées auraient plus de maladie parodontale que les autres.
Il est vrai que la perte osseuse est un trait commun à ces deux affections .Elles ont des facteurs de risque en commun et apparaissent après 35 ans .Une partie de la destruction osseuse du parodonte pourrait être influencée par la destruction osseuse en général .La diminution de la densité osseuse peut entraîner une destruction plus rapide de l’os alvéolaire.
La ménopause et l’ostéoporose qui l’accompagne généralement semblent donc être un risque pour la destruction. Toutefois, tout comme au cours de la puberté ou de la grossesse, si ce facteur de risque aggrave la sévérité d’une maladie parodontale préexistante, il est peu important sur des femmes en bonne santé gingivale.
Les traitements hormonaux de substitution tendraient à augmenter la densité osseuse, donc à diminuer le risque d’atteinte parodontale. Certains travaux rapportent une diminution de la perte des dents de 35%.
(Source : Journal of Periodontology, juillet 2005, PARIS, 27 juillet (APM Santé) – Article de Catherine Matout Mai 2001 FEMMES ET PROBLEMES PARODONTAUX)