L’objectif de la “création d’une première année commune aux études de santé et facilitant la réorientation des étudiants” est de tenter de lutter contre l’échec massif des quelque 50.000 à 60.000 étudiants en première année (entre 70 et 80%), sans remettre en cause le numerus clausus.
La gauche a voté contre la proposition de loi de Jacques Domergue (UMP), estimant que la réforme était précipitée et n’incluait pas toutes les professions de santé, notamment les kinésithérapeutes.
“Ce que vivent aujourd’hui nos jeunes est un véritable enfer”, a estimé la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, en rappelant les faibles taux de réussite en première année (20% en médecine, 27,6% en pharmacie).
“Il ne s’agit pas de remettre en cause la sélection qui est la même dans toutes les filières particulièrement exigeantes”, a précisé la ministre.
Dans cet esprit, l’instauration d’une première année commune doit élargir “les débouchés ouverts aux étudiants”, qui pourront se présenter à plusieurs concours, “ce qui va dans le sens d’une réduction du taux d’échec et du nombre de redoublements en première année”, écrit Jacques Domergue.
“Les enseignements devront être organisés de façon à ce que tous les étudiants aient la possibilité effective de se présenter à plusieurs concours, voire à tous”, ajoute-t-il.
Sa proposition de loi prévoit aussi la réorientation des étudiants à l’issue du premier semestre en faculté de sciences.
Le texte, qui doit encore passer au Sénat, prévoit aussi des passerelles d’accès en deuxième année d’étude de santé pour des étudiants d’autres filières (Sciences-Po…).
L’opposition a voté contre “une proposition de loi qui n’est pas à la hauteur”, en regrettant notamment que seules quatre professions de santé sur 14 soient concernées.
La gauche s’est aussi inquiétée des “problèmes matériels et pratiques” de la mise en oeuvre. “Il n’y a pas de baisse du taux d’encadrement des étudiants”, a assuré, un peu excédée, la ministre.
La gauche a aussi souhaité en vain que la réforme n’entre en vigueur qu’en 2010 et non en 2009.