La maladie parodontale, accroît nettement les risques de cancer du pancréas, selon une étude publiée mardi aux Etats-Unis, la première à clairement établir un lien entre ces deux pathologies.
“Notre étude apporte la première preuve solide que la maladie parodontale pourrait accroître le risque de cancer du pancréas”, écrit le Dr. Dominique Michaud, professeur d’épidémiologie à l’école de santé publique de l’Université Harvard (Massachusetts, nord-est), principal auteur de cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) datée du 17 janvier.
“Cette découverte est importante car elle pourrait apporter de nouveaux éclairages sur les mécanismes de ce cancer très grave”, ajoute-t-elle.
Le cancer du pancréas est la quatrième cause de mortalité parmi les cancers aux Etats-Unis et plus de 30.000 Américains devraient en mourir en 2007, selon des statistiques américaines.
Ce cancer est très difficile à soigner et ses causes restent encore obscures, la plus citée étant le tabac et le diabète de type 2.
Cette association entre le cancer du pancréas et les pathologies parodontales, a été explorée à partir d’une population particulièrement large : 51.000 hommes âgés de 40 à 75 ans. Au cours des seize années de suivi, un cancer du pancréas a été diagnostiqué chez 216 personnes. Parallèlement, des données concernant l’état buccodentaire présent et passé avaient été recueillies pour toutes ces personnes. En croisant les informations, par rapport aux personnes n’ayant jamais souffert d’une maladie parodontale, celles qui ont déjà été touchées par ce type d’affections présentent un risque de développer un cancer du pancréas augmenté de 63%.
L’hypothèse du rôle de l’inflammation semble se confirmer. En effet, toutes les inflammations, dont celles déclenchées au niveau des gencives, produisent des substances qui peuvent être nocives. Si elles passent dans la circulation sanguine générale, elles sont capables d’atteindre d’autres organes beaucoup plus éloignés. C’est ainsi que l’Association dentaire francaise a déjà mis en garde contre les parodontites et le risque de prématurité, de déséquilibre du diabète et d’accident cardiovasculaire aigu (infarctus et accident vasculaire cérébral). Dans le cas présent du cancer du pancréas, les molécules de l’inflammation générées au niveau buccodentaire pourraient être véhiculées jusqu’à cet organe et favoriser le développement tumoral.
Dans cette étude, les effets de la maladie parodontale ont semblé affecter des non-fumeurs davantage que des fumeurs. Néanmoins, cette étude n’est pas une preuve formelle. « Des recherches complémentaires sont nécessaire pour confirmer ce fait dans d’autres populations et et explorer également le rôle de l’inflammation dans ce cancer particulier, » « L’association peut être due (dans tout le corps) à l’inflammation systémique et/ou à des plus grands niveaux des composés cancérogènes produits par des bactéries dans la cavité buccale des individus qui ont maladie parodontale, » les chercheurs ont écrit que les hommes qui avaient une maladie parodontale ont semblé développer une inflammation chronique en corrélation avec des niveaux importants d’une protéine appelée la protéine C-réactive. Une mesure de l’inflammation, montrait un taux 30 pour cent plus élevé que ceux des hommes avec les gencives saines. Les bactéries responsables de la perte parodontale pourraient produire les nitrosamines, qui sont des composés connus pour causer le cancer. Les individus avec une maladie parodontale et une hygiène orale pauvre avait des niveaux élevé de bactéries orales pathogènes et des niveaux beaucoup plus élevés de nitrosamine en leur cavité buccale.
SOURCE – Lemonde.fr, AFP 16.01.07 | 22h12
Esante.fr, RTL info, Zeenews.com