L’université portugaise Fernando Pessoa, dont une antenne ouverte à Toulon dans les disciplines de santé a fait polémique et conduit le gouvernement à saisir la justice en décembre, va ouvrir de nouveaux locaux à Béziers (Hérault) pour la rentrée 2013, a annoncé jeudi le sénateur-maire de la ville, Raymond Couderc.
“J’ai entendu parler l’an dernier de ce centre universitaire et j’ai pris contact tout de suite avec son directeur en France pour savoir si éventuellement il envisageait de créer d’autres centres. Il est venu à Béziers à plusieurs reprises et a décidé d’y installer la seconde et dernière université Fernando Pessoa”, a déclaré M. Couderc.
“Le succès que nous rencontrons à Toulon nécessitait d’agrandir nos locaux, mais il n’est pas facile d’en trouver, d’où l’idée d’en ouvrir dans une deuxième ville”, a expliqué Bruno Ravaz, vice-président du centre universitaire Fernando Pessoa France, ainsi rebaptisé depuis que le gouvernement a saisi la justice pour un éventuel usage abusif du terme “université”, appellation interdite aux établissements d’enseignement supérieurs privés.
Cette nouvelle antenne ouvrira dans les locaux de l’IUT de Béziers, où 190 étudiants sont attendus en septembre, et ce centre pourrait accueillir jusqu’à 570 étudiants d’ici trois ans, selon M. Couderc. Elle offrira cinq spécialités initiales (chirurgie dentaire, orthophonie, physiothérapie, sciences humaines et architecture-urbanisme) et délivrera des diplômes portugais reconnus sur le territoire européen, permettant à leurs titulaires d’exercer en France.
L’ouverture en novembre d’une antenne de l’université Fernando Pessoa à La Garde (Var) près de Toulon, dispensant des cours d’odontologie, de pharmacie et d’orthophonie en français, avait suscité une vive polémique, des associations d’étudiants réclamant la fermeture de l’établissement soupçonné de vouloir contourner le numerus clausus.
L’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) appelle notamment à la mobilisation du 11 au 15 mars sur les campus.
“Tout le monde se penche sur nous et cela nous convient très bien, car on est très transparent et parce qu’il n’y a aucun problème. Notre souhait est de lutter contre la désertification médicale, de lutter contre le manque de praticiens dans certaines zones en France, ce n’est pas de nuire aux professionnels mais au contraire de les renforcer”, a affirmé M. Ravaz à l’AFP.
AFP le 21 février 2013