L’Hypominéralisation des incisives ou molaires (souvent appelées en France “Hypoplasies”)
Décrites dès 1970, ces lésions appelées aujourd№hui « Molar Incisor Hypomineralization » (MIH) toucheraient 15% des enfants, elles ne sont pas forcéments symétriques ou d’égales importances selon les dents. Les dents peuvent être très sensibles dès l’éruption, difficiles à anesthésier et à restaurer. Le principal probléme reste leur restauration car les tissus dentaires sont peu propices à la réalisation d’obturations de qualité.
La prévalence en Europe du Nord varierait de 3.6 à 25% en Europe du Nord selon les études, les pays, les cohortes étudiées.
L№enquête menée ici voulait déterminer si la prévalence des MIH est connue dans tous les pays d’Europe et si les MIH sont considérés comme un réel problème clinique.
Sur les 30 Pays ayant participé, tous connaissent l’affection sauf la République Tchèque. Dans la majorité des pays, au moins un praticien consulté considérait qu’il s’agissait d’un réel problème clinique. Certains signalaient que le phénomène semblait s’être accentué récemment. Les auteurs recommandent donc qu’étude épidémiologique globale soit développée.
L’étiologie reste très controversée, différentes causes ayant été évoquées, comme : des changements environnementaux, des infections respiratoires dans la petite enfance, l’impact de la dioxine dans le lait maternel, un facteur génétique étant même évoqué.
L’enquête confirme que les problèmes cliniques le plus souvent évoqués concernent majoritairement les molaires, l’hypersensibilité, les difficultés d№anesthésie, les fractures d’émail et les besoins de soins répétés, malgré le traitement initial.
Il est recommandé de surveiller particulièrement la période d№éruption des 1° molaires permanentes pour intervenir précocément.
Molar incisor hypominéralization: a questionnaire inventory of its occurence in member countries of the European Academy of Paediatric Dentistry par WEERHEIJM K.L. & MEJARE I. in International Journal of Paediatric Dentistry 13: 411-416 2003
Il manque toutefois les choix thérapeutiques actuels qui nous sont offerts.
Le problème avait été abordé au cours de discussions à Nancy, lors du Congrès de la Société Française d’Odontologie Pédiatrique. Certains évoquaient une fréquence plus élevée qu№auparavant, d’autres mettaient en cause certains fluidifiants bronchiques prescrits lors de la première année de la vie. Si certains confrères souhaitaient transmettre des observations ou commentaires sur cette affection, nous pouvons les centraliser ici et les transmettre à la SFOP qui participait à cette enquête.
Dr Michel BLIQUE
prophy.di@online.fr
