Les gencives des femmes enceintes

Des données biologiques et cliniques suggèrent que l’infection du parodonte ou parodontite pourrait être responsable, par le biais d’un processus inflammatoire systémique, d’un certain nombre d’accouchements prématurés, de toxémie, voire de mort fњtale in utero.

Il a semblé intéressant à X Xiong et coll. de réaliser une synthèse des données disponibles sur ce sujet. Vingt-cinq études ont été sélectionnées parmi lesquelles 13 études cas-contrôles, 9 de type exposé-non exposé et enfin 3 essais contrôlés. Dix-huit de ces publications mettent en évidence une relation épidémiologique entre parodontite et altération du pronostic obstétrical avec un odd ratio (OR) entre 1,1 et 20 tandis que les 7 autres ne trouvent aucune association significative (OR entre 0,78 et 2,54). Les 3 essais cliniques suggèrent quant à eux que la prophylaxie ou le traitement médico-chirurgical de la parodontite conduit à une diminution de 50 % des accouchements prématurés (OR 0,5 IC95 % 0,20-1,30) et de 56 % des retards de croissance in utero (OR 0,43 IC95% 0,24-0,78).

Ces données confortent donc l’hypothèse du rôle délétère joué par la parodontite. Des études complémentaires, méthodologiquement plus rigoureuses, apparaissent plus que jamais nécessaires eu égard aux conséquences de cette éventuelle implication néfaste de la parodontite dans le pronostic obstétrical.

Dès à présent, la recherche de cette pathologie buccale (saignements, douleur, gonflement), sa prévention (brossage, arrêt du tabac) et la consultation dentaire mériteraient bien de devenir plus systématiques en début de grossesse.

Dr Jean-Michel Brideron

Xiong X et coll. : « Periodontal disease and adverse pregnancy outcomes: a systematic review » BJOG 2006 ;113 :135. © Copyright 2006 http://www.jim.fr