Vingt-six faux dentistes syriens présumés, interpellés le 10 septembre dans un hôtel du XVIIe arrondissement de Paris, ont été mis en examen pour “escroquerie en bande organisée”, “exercice illégal de la dentisterie” et 25 d’entre eux ont été écroués.
La gendarmerie a établi que le réseau comptait au moins une centaine de membres à Paris, tous dépourvus de diplômes et exerçant dans les milieux immigrés et défavorisés de la capitale.
Selon d’autres procédures engagées par des parquets locaux, le réseau aurait des ramifications à Lyon, Marseille, Lille et Montpellier.
Des informations envoyées par Interpol au juge d’instruction de Nanterre Marc Trevidic, chargé du dossier, montrent l’existence de cas similaires à Milan. De plus, la police française a interpellé récemment à la frontière franco-espagnole un Syrien en possession de matériel de dentisterie destiné à être utilisé à Madrid.
Des valises semblables, dans lesquelles se trouvait un matériel complet de dentisterie – fraises, prothèses, produits anesthésiants, ciment dentaire -, avaient déjà été saisies à Paris lors des premières arrestations.
Les clients, recrutés dans des cafés et par le bouche à oreille, payaient en liquide ou par chèques pour des montants cinq à six fois inférieurs aux tarifs en vigueur. Selon l’enquête, les soins pratiqués à domicile dans des conditions sanitaires précaires étaient inefficaces, voire dangereux.
Les prothèses tombaient le plus souvent au bout de quelques temps et plusieurs patients ont été victimes de complications infectieuses.
Les faux dentistes, souvent originaires des mêmes localités en Syrie, commençaient à travailler très vite, après quelques mois de formation sommaire.
Les passeports des 26 Syriens interpellés en septembre, dont certains étaient en situation irrégulière, révèlent de fréquents déplacements en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Belgique, ce qui laisse soupçonner l’existence d’un système de “roulement” au sein du réseau.
L’enquête se poursuit pour déterminer son organisation exacte et pourrait se poursuivre en Syrie, dont les autorités ont demandé des informations à Interpol./tl
Lundi 20 octobre 2003 – Copyright © APM-Reuters – Tous droits réservés