Les dentistes en grève pour demander une revalorisation de leurs tarifs

La Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) organise ce dimanche 2 février une suspension des gardes ainsi qu’une fermeture des cabinets le lundi 3 février, afin de protester contre la « sous-valorisation » des actes de prévention et des soins conservateurs.
« Trop c’est trop. Il est urgent de soigner la chirurgie dentaire. » C’est avec ce mot d’ordre que les chirurgiens-dentistes ont décidé de lancer un mouvement de protestation qui débute ce dimanche 2 février par une suspension des gardes. Un blocage des tarifs depuis 25 ans

Un blocage des tarifs depuis 25 ans

Ce mouvement a été lancé à l’initiative de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) qui entend dénoncer la stagnation des tarifs de soins « opposables » (sans dépassements) et la « sous-valorisation » des actes de prévention, ainsi que des soins conservateurs et chirurgicaux.

« Depuis mars 1988, les pouvoirs publics ont cessé de revaloriser les bases de remboursement des soins prothétiques et orthodontiques. Ceux-ci n’ont donc pas évolué depuis 25 ans ! », affirme la CNSD. « Ce n’est pas le praticien qui est trop cher ou encore responsable du reste à charge des patients mais l’Assurance-maladie qui a bloqué les remboursements depuis un quart de siècle », ajoute cet organisme.

Un mouvement contre le reste-à-charge des patients

Avec ce mouvement, les chirurgiens-dentistes souhaitent aussi se mobiliser contre l’augmentation du reste à charge pour les patients. « Aujourd’hui, aucun acte de prothèse ou d’orthodontie ne peut être réalisé au montant de la base de remboursement défini par l’Assurance-maladie », affirme la CNSD, en jugeant inévitable la pratique des dépassements d’honoraires.

« Sans les honoraires libres, jamais la qualité de l’accueil et des soins n’aurait pu évoluer dans un environnement toujours plus sécurisé, et jamais les progrès médicaux n’auraient pu être intégrés », estime-t-elle.

Une prochaine revalorisation de certains actes

En juillet dernier, la CNSD a pourtant signé un avenant avec l’assurance-maladie qui devrait conduire en 2014 à la mise en place d’une nouvelle nomenclature des tarifs dentaires. Certains actes de soins précoces devraient être revalorisés mais, selon la CNSD, cette nouvelle nomenclature ne réglera en rien le problème du reste-à-charge des patients.
Des « dérives préoccupantes » selon 60 millions de consommateurs

En décembre dernier, le mensuel 60 millions de consommateurs avait lancé un pavé dans la mare en publiant une étude dénonçant le coût « très élevé » des soins dentaires pour les Français, avec près de 6 milliards d’euros de reste à charge après remboursement par l’Assurance-maladie. Cette étude révélait des « inégalités et des dérives préoccupantes » : 963 € par exemple pour un semestre d’orthodontie à Paris, contre 424 € en Ariège, l’Assurance-maladie n’en remboursant que 193 €.

L’étude chiffrait à plus de 40 millions d’euros le montant des dépassements d’honoraires réalisés sur des soins courants (caries, détartrages…) que les dentistes sont pourtant tenus, sauf exceptions, de facturer aux tarifs de la Sécurité sociale.

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-dentistes-en-greve-pour-demander-une-revalorisation-de-leurs-tarifs-2014-02-02-1100281#.Uu9SMkuLFRo.twitter
La Croix