Créée pour instaurer une égalité dans l’accès au système de santé, la CMU a réussi à atténuer le renoncement aux soins pour raisons financières. Selon l’enquête rendue publique, 43% des ménages des nouveaux bénéficiaires avaient renoncé à se faire soigner avant leur entrée dans le dispositif, 71% d’entre eux ont entamé de nouveaux soins depuis.
Toutefois, 22% des ménages de bénéficiaires de la CMU depuis plus d’un an déclarent encore avoir renoncé à au moins un soin dans les douze mois précédents pour des raisons financières. Ce renoncement concerne les soins ou les prothèses dentaires pour 14% des ménages, les soins optiques pour 7% d’entre eux et la consultation de spécialistes pour 4%.
En 2003, après trois ans de montée en charge, les caractéristiques de la population bénéficiant de la CMU sont restées proches de celles observées en 2000. Il s’agit d’une population plutôt jeune, féminine, et comportant peu d’actifs occupés. Les familles monoparentales constituent le quart des ménages bénéficiaires. Prédominent les personnes appartenant à des ménages d’ouvriers (37%), d’employés (26%), ou dont la personne de référence n’a souvent jamais travaillé.
Environ 40% des bénéficiaires vivent dans un ménage qui perçoit également le RMI.
Les bénéficiaires de la CMU sont en moyenne plus modestes que la population cible, disposant d’un revenu inférieur au seuil d’éligibilité (ressources inférieures à 562 euros par mois).
Ils se déclarent dans l’ensemble en moins bonne santé que la population générale, mais ceci est moins vrai pour les nouveaux affiliés qui en bénéficient depuis moins d’un an.
Les opinions favorables sur les changements apportés par la CMU progressent par rapport à 2000. Les difficultés perçues avec les professionnels de santé concernent toujours moins d’un patient sur cinq./yg
* Etat de santé et recours aux soins des bénéficiaires de la CMU, Etudes et résultats, Dreees, N° 294, 8 p
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