Une étude publiée le 23 décembre 2017 dans les Annales pharmaceutiques françaises et réalisée par six chercheurs issus du service pharmacie de l’Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP, Paris) et du groupe de recherche et d’accueil en droit et économie de santé (Grades) de la faculté de pharmacie de l’université Paris-Sud, décrypte le recours à l’impression 3D dans les établissements de santé en France.
Alors que l’impression 3D se développe et occupe progressivement une place de plus en plus importante dans les établissements de santé français, les six chercheurs se sont efforcés de mesurer son impact dans la production de dispositifs médicaux (DM) et modèles anatomiques au sein des hôpitaux, cliniques et pharmacies à usage intérieur (PUI), c’est-à-dire qui exercent leur activité au sein d’un établissement de santé ou médico-social.
Dans le cadre de cette enquête, les chercheurs ont ainsi interrogé des professionnels de santé dans des établissements équipés d’imprimantes 3D mais aussi des professionnels d’établissements faisant appel à des prestataires extérieurs pour bénéficier de cette technologie.
Les pharmaciens responsables des DM dans les pharmacies à usage intérieur ont également été sollicités “car ils possèdent une vision d’ensemble sur les pratiques chirurgicales de leur établissement et disposent d’informations sur les DM commandés aux fabricants”, précisent les chercheurs.
L’enquête -qui s’est déroulée entre janvier et mars 2017- a été réalisée auprès de 78 établissements de santé: 47 ont déclaré avoir recours à l’impression 3D et 8 sont même équipés d’imprimantes 3D.
Au total, 38 pharmaciens et 33 chirurgiens ont été entendus, dans 38 établissements publics (majoritairement des CHR ou CHRU), 7 établissements privés à but non lucratif et 2 établissements privés à but lucratif.
Les 7 spécialités chirurgicales adeptes de l’impression 3D
Si, de façon générale, l’impression 3D prend ses quartiers dans les hôpitaux et cliniques, l’étude révèle que 7 spécialités chirurgicales y recourent plus que les autres.
Pour rappel, la technologie de l’impression 3D repose sur la conception d’un objet “couche sur couche” et permet, en chirurgie, de réaliser des modèles anatomiques précis, des guides chirurgicaux et des implants sur mesure “grâce aux données issues de l’imagerie médicale”, indique l’étude.
De ce fait, les chirurgies qui requièrent une grande précision, usent davantage de l’impression 3D:
- La chirurgie orthopédique
- La chirurgie maxillo-faciale
- La chirurgie plastique reconstructrice
- La chirurgie ORL
- La neurochirurgie
- La chirurgie cardiaque
- La chirurgie urologique
Parmi ces sept spécialités, l’étude révèle que deux recourent plus que les autres encore à la technologie 3D: la chirurgie orthopédique et la chirurgie maxillo-faciale.
Interrogés sur les principaux apports de l’impression 3D dans la pratique chirurgicale, la majorité des professionnels ont pointé la réduction du temps opératoire et le gain de précision dans les gestes opératoires.