Le combat ne fait que commencer. C’est le vice-président de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) d’Indre-et-Loire, Frédéric Jamet, qui l’assure. Les chirurgiens-dentistes comptent bien lutter activement contre le projet de réforme des professions réglementées, auxquelles ils appartiennent, à l’instar des pharmaciens, des huissiers ou encore des biologistes (lire par ailleurs).
Hier, environ 70 % des cabinets étaient fermés en signe de protestation. « Il y a une vraie montée en puissance d’un ras-le-bol, souligne Nicolas Hémar, président du CNSD 37. Aujourd’hui, c’est un coup de semonce de la profession. »
Ce projet de loi, qui s’appuie sur un rapport de l’Inspection générale des finances publié en mars 2013, devrait être examiné en janvier. D’ici là, les chirurgiens-dentistes entendent bien obtenir le retrait des propositions qu’ils jugent inopportunes voire dangereuses en terme de santé publique. Les professionnels s’offusquent notamment de la baisse du taux de remboursement de certains soins qui passerait de 70 % actuellement à 40 %. Conséquence inévitable selon eux : le coût des mutuelles va augmenter et la question de l’accès aux soins pour tous sera plus que jamais d’actualité.
Parmi les autres propositions rejetées figurent notamment la fin du numerus clausus (suppression du concours à l’issue de la 1re année de médecine, ce qui entraînerait une explosion des effectifs), la dissociation de l’acte prothétique (le patient pourrait, par exemple, acheter directement sa prothèse en Chine – moins cher – puis se la faire poser par un dentiste français), l’introduction de capitaux dans les sociétés d’exercice libéral (un groupe financier pourrait acheter un cabinet, ce qui est actuellement interdit) et la baisse de moyens pour le dépistage et la prévention dans les établissements scolaires. « Le budget est gelé pendant trois ans pour la prévention dans les écoles. L’an passé, 250.000 enfants ont été vus et nous allons passer à 20.000, ce qui fait 10 à 11 classes de moins par département », détaille Christophe Lequart, porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2014/10/01/Le-coup-de-semonce-des-dentistes-2065328