Le consensus de McGill (2002) remis en cause !

La conférence de 2002 de McGill (Canada) (ou consensus de McGill (1)) a conclu que les preuves disponibles étaient suffisantes pour affirmer que la restauration de la mandibule édentée avec une prothèse complète conventionnelle n’était plus le traitement le plus approprié en précisant que le “standard” dans ce type de cas était une prothèse implanto-portée…
Grâce à la dynamique créée par l'”Evidence Based Dentistry” (la dentisterie fondée sur la preuve) des études contradictoires furent menées et encouragées par plusieurs auteurs (2 3 4)
L’affirmation “premier choix pour une mandibule édentée” fut également remise en question puisque le premier choix indique qu’un ou plusieurs traitement existent alors que la définition du Webster’s dictionnary pour un ““standard of care” suggère un traitement unique.

Définir des «standards de soin » en prothèse est difficile.
Le défi principal auquel doit faire face à un praticien en prothèse est de déterminer les choix de diagnostic et de traitement les plus corrects et les mettre en application efficacement, en tenant compte des desideratas du patient aussi bien que des questions cliniques et financières.

Une revue systématique a été conduite pour trouver une éventuelle preuve scientifique de la supériorité d’une intervention pour le traitement des mandibules édentée.
Une revue de la littérature a été conduite
La période étudié allait de 1995 à 2005.

Résultats :
Après analyse de 47 articles de la littérature on a relevé les critères d’inclusion spécifiques et les données analysées ont démontré que la plupart des patients sont satisfaits des résultats produits par les prothèses conventionnelles mucco-portées.
Pour ceux qui n’étaient pas satisfaits de cette approche conventionnelle, des prothèses implanto-portées leur ont été alors confectionnées et il s’est avéré qu’ils étaient satisfaits de l’intégration de leur prothèse aussi bien que de leur performance.
Des préférences considérables dans les préférences des patients ont été notées entre divers groupes de population.
L’acceptation des patients pour un ou l’autre des traitements a été influencée par des facteurs sociaux et culturels, des considérations financières, la capacité d’adaptation, le niveau d’éducation la connaissance des soins de santé dentaires, et l’ expérience du fournisseur dentaire de santé ; d’autres critères intervenaient également tel les critères socio-économique, régional, culturel, l’âge, et facteurs de genre.

La revue systématique de la littérature n’a révélé aucune preuve forte soutenant un type spécifique de soin pour tous les patients ayant une mandibule inférieure edentée.
Le choix des patients a été considéré comme plus influent que la préférence de l’opérateur pour les divers types de traitement.
Ainsi, on peut considérer que le type de traitement chosit pour une mandibule inférieure édentée est l’intervention choisie par un patient bien informé qui a consulté avec un praticien dentaire expérimenté et suffisament qualifié qui peut ainsi pourvoir du mieux possible aux besoins et la situation du patient.

Ainsi, il ne faut pas supposer qu’une seule des approches de traitement serait préférable pour toutes les mandibules édentées. C’est seulement après évaluation des facteurs anatomiques et physiologiques, la psychologie du patient et ses desiderata ansi que ses ressources financières, ainsi que des capacités du clinicien, que l’on pourra valider un type de traitement particulier.

Source : The Journal of Prosthetic Dentistry
Volume 95, Issue 1 , January 2006, Pages 71-78
doi:10.1016/j.prosdent.2005.11.007
Copyright © 2006 The Editorial Council of The Journal of Prosthetic Dentistry Published by Mosby, Inc.
Standard of care for the edentulous mandible: A systematic review Brian Fitzpatrick BDSc, MDSca,

Références :
1 J.S. Feine, G.S. Carlsson, M.A. Awad, A. Chehade, W.J. Duncan and S. Gizani et al., The McGill consensus statement on overdentures, Int J Prosthodont 15 (2002), pp. 413–414. s

2 J.D. Anderson, Need for evidence-based practice in prosthodontics, J Prosthet Dent 83 (2000), pp. 58–65.

3 J.D. Anderson and G.A. Zarb, Evidence-based dentistry: prognosis, J Prosthet Dent 83 (2000), pp. 495–500.

4 S.E. Sutherland, Evidence-based dentistry: part V. Critical appraisal of the dental literature: papers about therapy, J Can Dent Assoc 67 (2001), pp. 442–445.