Le chiffre d’affaires des dentistes a t il augmenté ?

Sans contester les arguments évoqués par les chirurgiens dentistes, Alain-Yves Lardy, directeur adjoint de la Caisse primaire d’assurance maladie de Saône-et-Loire, tient « à les replacer dans un contexte général. Il est vrai que les soins dentaires de base ne sont pas très bien payés. On pourrait concevoir de mieux les rémunérer, mais dans ce cas il faudrait envisager de plafonner les tarifs des prothèses. C’est un jeu d’équilibre. Il faudrait un effort des deux côtés.
Car à qui demandent-ils de payer une revalorisation ? A celui qui cotise. Par ailleurs, si les tarifs de base sont un peu faibles, le volume d’activité des dentistes a augmenté, donc leur chiffre d’affaires moyen a augmenté. S’ils sont mieux rémunérés, travailleront-ils moins ? »
Concrètement, les chiffres confirment ces propos. Les soins dentaires (prothèses incluses) représentent au premier semestre 2004 en Saône-et-Loire 4,9 % du total des remboursements des soins de ville (hors hospitalisation), soit une augmentation de 7,5 % du montant des remboursements en soins dentaires, contre seulement + 6 % au niveau national. En 2003, l’enveloppe globale des remboursements se montait à 18,5 M€ dans le département.

Au niveau de la facturation, c’est-à-dire les honoraires présentés au remboursement (tout compris : consultations, radios, actes de prothèses, soins, orthodontie.) la CPAM 71 note au premier semestre une augmentation de 8 % en Saône-et-Loire alors qu’elle n’est que de 5,5 % en Bourgogne et 5,7 % en France.
Des actes nouveaux sont remboursés qui ne l’étaient pas autrefois, fait remarquer Alain-Yves Lardy. Et de citer par exemple un type de prothèse Inlay Core (mieux remboursé), le bilan bucco-dentaire (BBD) dont 4 500 jeunes de 13 à 18 ans profitent chaque année (pour un coût de 180 000 €) et la CMU : « La couverture maladie universelle incite des gens qui ne seraient pas allés les voir, à rendre visite aux dentistes. C’est une profession libérale qui a reçu de la collectivité une clientèle nouvelle. »
La CPAM n’oublie pas non plus que pour la protection des dentistes, elle verse annuellement à l’URSSAF une moyenne de 9 716 € par dentiste conventionné. Et que pour les aider à financer leur informatique, dans le cadre de la télétransmission par carte vitale, elle leur verse une contribution annuelle qui s’est montée en 2003 à 81 000 €.
Alors, pénurie ou pas ? « Il est vrai qu’il y a aujourd’hui 254 dentistes en Saône-et-Loire, c’est-à-dire 7 de moins qu’il y a 5 ans. Si leur répartition géographique est disparate, ça n’a pas le même impact que pour les médecins. »
D.W.

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