La technique de Shilder

La technique de Shilder est une technique de préparation canalaire et d’obturation visant à permettre l’oburation des canaux latéraux et ceux du delta apical souvent laissés pour compte lors de l’obturation.

TECHNIQUE DE PREPARATION CANALAIRE
Elle a été décrite en 1974 et développée aux USA, avant d’arriver en France en 1980.
C’est une technique de préparation mixte associant une instrumentation rotative et manuelle. Une partie de la préparation est réalisée à l’aide de limes K, et de broches en séquences sérielles. une autre partie est réalisée avec de instruments rotatifs : les forets de Gates. Pour procéder plus rapidement on peut également utiliser des limes H (racleur) en complément des limes K.
Principe de la technique : réaliser un agrandissement de la lumière canalaire selon toutes les génératrices du canal en réduisant au maximum les courbures et en éliminant les interférences des 2/3 coronaires du canal.
Quand on a de trop grande courbures, il risque d’y avoir des affaiblissements canalaires avec des risques de perforation.

Instrumentation nécessaire :

-manuelle :
broches du n°8 au n° 25
lime du n°8 au n°60

-rotative : forêts de Gates 2, 3, 4 avec pointes non travaillantes ou guidées

Séquence instrumentale : elle peut être divisée en 3 phases

Phase A classique : c’est une préparation manuelle séquentielle réalisée jusqu’à la longueur de travail avec utilisation de la LAM d’un diamètre minimal 25/100.
On procède à un passage alterné des limes et broches, du 8 au 25.
Puis c’est la phase de préparation finale manuelle (toujours dans la phase ), c’est la le vrai step back, il s’agit de passer des instruments de diamètres > à la LAM en enlevant chaque fois 1 mm jusqu’à 60 avec récapitulation systématique de la LAM de diamètre 25

Phase B : elle consiste à utiliser des forêts de Gates dans la partie rectiligne du canal avant la courbure dans le sens croissant : Gates 2, 3 puis 4

Avec
n° 2 = 60/100 mm
n°3 = 80/100 mm
n°4 = 100/100 mm
On aura une préparation “en escalier”

Phase C : elle consiste en la finition des parois canalaires pour éliminer ces marches avec un mouvement de retrait en appui pariétal sur toutes les génératrices du canal avec une lime K.

L’obturation va se faire par thermocondensation de la gutta chaude.
l’intérêt de cette technique est d’agrandir suffisamment la préparation canalaire pour permettre l’insertion des fouloirs à canaux de diamètre important qui pourront passer dans la préparation canalaire.
L’élargissement et la conicité du canal permet de faciliter la préparation du canal et d’accéder au delta apical. mais cela engendre quand même un risque de surpréparation et de fragilisation des parois. Il va donc falloir utiliser une grande quantité d’irrigant.

TECHNIQUE D’OBTURATION

La technique d’obturation s’appelle aussi la technique de Shilder.
On utilise des propriétés thermoplastiques de la gutta pour mouler le plus parfaitement possible notre préparation c’est à dire d’essayer d’obturer le système canalaire dans son ensemble avec toutes ses imperfections (canaux secondaires…). Aujourd’hui on a que la gutta chaude qui puisse permettre ce type d’obturation.

Matériaux : la préparation doit être très conique. On utilise des cônes non normalisés : X fine F, M, MF, FM. cette gutta est en phase alpha avec une température de plastification entre 42 et 49°. cette gutta contient peu d’oxyde de Zn et ses cônes sont facilement déformables. Il faudra utiliser un ciment de scellement canalaire (et pas une pâte à canaux…). base O-Zn Eugénol avec une granulométrie de la poudre très fine.

Matériel :
-des fouloirs verticaux, = plugger : ce sont des fouloirs très particulier. ils peuvent exister couplés à des réchauffeurs = Heat Carriers. Ou alors mieux, utiliser les fouloirs doubles de Machtou qui ont un côté fouloir gradué, avec un bout plat et un cpoté réchauffeur avec un bout pointu non gradué (Maillefer)
-une source de chaleur : lampe à alcool, lampe à gaz, système électrique de type “Torch and Heat” qui est une pièce à main munie d’un fouloir, avec une résistance qui donne la témpérature exacte.
-O-Zn Eugénol ou O-P-Zn Eugénol
-des compresses stériles.

Technique :
Elle consiste après préparation, rinçage et séchage en plusieurs étapes successives.
1°) choix du maître cône : le diamètre du cône rentre dans le canal jusqu’à LT-1 mm. il doit y avoir une légère friction dans les derniers mm apicaux avec une résistance au retrait (= “tu back” car on a une préparation large et sans cela on risque un dépassement.
Si on prépare jusqu’au 60, utiliser au minimum un Fine medium. On vérifie la longueur et on fait tremper dans l’hypochlorite pour qu’il ne se contamine pas puis on les sèche sur une compresse stérile.
2 Sélection des fouloirs verticaux : on essaye les fouloirs de calibres croissants (=3 fouloirs).
Ils ont chacun une pénétration autorisée dans le canal, respectivement le 1/3 canalaire pour le plus gros, le 1/.3 moyen pour le moyen et le 1/3 apical pour le plus fin (=LT-4mm). Comment repérer la longueur ? on met un stop et on pénétre jusu’au contact, on, retire 1/2 mm et on met le stop. Quand on foule la gutta, il ne doit jamais y avoir de contact avec les parois, pour éviter les fractures. c’est une partie très importante.

3 Scellement du maitre cône : préparaton du ciment de scellement : 1 goutte suffit. On dépose le ciment sur les parois et au fond à l’aide d’une pointe de papier absorbant médium. On enduit l’extrémité apicale du cône et on le met en place et ensuite on sectionne le cône à l’entrée du canal.

4 Phase de condensation verticale : on commence avec le 1er fouloir (+ gros) dont l’extrémité a été enduite de poudre de ciment Oxy-Phosphate : on prélève de la poudre et , on trempe le fouloir dedant et on le tapote sur la plaquette pour que la gutta chaude ne colle pas sur le fouloir. On foule petit à petit jusqu’à la longueur souhaitée. la partie réchauffeur doit être chauffée au rouge cerise. On réchauffe environ 1mm de gutta puis on tasse avec le fouloir la gutta ramolie. On ramène ensuite les morceau de gutta en latéral, vers le centre. Puis on passe le 2ème fouloir jusqu’à la longueur autorisée. Puis le 3ème. On aura ainsi tassé jusqu’aux 4mm apicaux : on aura obturé tous les canaux latéraux.

Pour finir le remplissage du canal, ajuster par coupe, un cône de plus gros diamètre. Découper le cône en petits tronçons de 2-3 m puis introduction par la même technique de foulage et chauffage.

Il existe d’autres techniques de préchauffage de la gutta qui permettent de l’injecter à chaud en une seule fois ce qui évite les problèmes de cohésion lors de la condensation. C’est le cas du système Ultrafill : il s’agit de petites capsules de gutta avec emboputs en forme de seringue sur un apareil qui les réchauffe puis on injecte la gutta chaude. (coût élevé de cet appareil de l’ordre de 1400 euros…)
On peut aussi obturer nos préparations effectuée avec la technique de Shilder par la méthode de thermocompactage Mac Spaden en ajustant le cône toujours à LT-4mm.
Dans tous les cas, ne pas oublier la radio de contrôle…