Les années 90 ont vu l’apparition d’une gamme de produits à émission lente et locale pour délivrer le principe actif anti-microbien directement dans les poches parodontales. Cette voie d’administration directe établit et maintient une concentration efficace de l’agent actif à l’emplacement de l’infection sans risque d’encourir d’éventuels effets secondaires qui peuvent parfois accompagner l’administration systémique.
Un tel produit, PerioChip TM , est un produit biodégradable et en application locale, qui contient 2,5mg de gluconate de chlorhexidine dans un véhicule réticulé et hydrolysé de gélatine. In situ, cela permet d’obtenir y a une concentration maximale de 2000 micro g/ml chlorhexidine de dans le fluide créviculaire ( Soskolne et autres 1998 ). Les concentrations du médicament restent constamment au-dessus de la concentration minimum inhibitrice (C.M.I) pour plus de 99% de la flore de la poche parodontale et ce, pendant une durée approximative de 9 jours ( Stanley et autres 1989 ).
L’efficacité clinique de la PerioChip a été démontrée sans équivoque dans des études multicentriques de phase III en l’Europe ( Soskolne et autres 1997 ) et aux Etats-Unis ( Jeffcoat et autres 1998 ). Dans ces études, le produit a été employé en complément, juste après à la phase initiale de traitement (détartrage surfaçage), chez des patients atteints de parodontite chronique modérément avançée. Jusqu’ici, il n’y a eu aucune étude pour déterminer la valeur potentielle de la PerioChip pour des patients sur un programme de maintenance parodontale. Le but de cette étude était, donc, d’évaluer l’efficacité de la PerioChip dans une étude de cohorte sur des patients en phase de rappel qui précédemment avaient été traités d’une façon non chirurgicale pour une maladie parodontale avançée.
Il s’agissait de comparer 2 traitements ; détartrage surfaçage seuls (SRP) contre SRP plus PerioChip. L’étude a été entreprise dans le département de Parodontologie de l’école de la clinique dentaire de Newcastle. (Grande Bretagne)
Le but de cette étude randomisée, en simple aveugle et bouche divisée, est de déterminer ‘efficacité de la libération contrôlée de gluconate de chlorexidine à 2.5 mg (PeriochipTM), chez des patients avec des poches saignantes résiduelles (>5 mm) au moins 3 mois après instructions d’hygiène orale et débridement radiculaire. 26 patients, non-fumeurs, reçurent un bilan complet et les sites potentiel furent identifiés. Les paramètres cliniques enregistrés initialement et lors des visites suivantes étaient l’indice de plaque (PI), la profondeur de poche au sondage (PPD), l’indice de saignement (BI) et le niveau clinique d’attache (CAL). Tous les sites furent débridés à l’aide d’une instrumentation ultrasonique. Des copeaux de Periochip (PC) furent placés dans les sites sélectionnés de 2 quadrants (droit ou gauche) alors que les sites sélectionnés sur les quadrants restants furent laissés sans traitement antimicrobiens supplémentaires. Des mesures cliniques furent réalisées lors des visites de suivi, après 1, 3 et 6 mois. Les modifications moyennes par rapport à l’état initial et pour PPD, BI et CAL étaient calculées en considérant le patient comme unité expérimentale et la comparaison entre les patients fut déterminée par des t tests. Initialement, il n’y avait pas de différence significative entre les sites PC et les sites contrôlés pour les PI, PD, BI ou CAL moyens. Les réductions moyennes (SE) de PPD pour les traitements PC et contrôles étaient respectivement de: 0.47 (0.1), 0.46 (0.1), 0.76 (0.1), 0.55 (0.1), 0.78 (0.1), 0.45 (0.1), à 1, 3, ou 6 mois. Seul, à 6 mois, les différences entre les traitements approchaient une signification statistique (p=0.06). Les réductions moyennes (SE) de CAL pour les mêmes périodes étaient de: 0.17 (0.1), 0.04 (0.08), 0.38 (0.1), 0.21 (0.1), 0.43 (0.1), 0.15 (0.09) (p=0.048). La réduction moyenne (SE) du BI entre les traitements PC et contrôles n’atteignaient des significations statistiques qu’à 6 mois: 1.08 (0.1), 0.59 (0.1), (p=0.05). Ces données suggèrent que PeriochipTM est bénéfique pour les patients en phase de maintenance, bien que les bénéfices ne soient pas apparents avant 6 mois après placement.
Source : “Local delivery of chlorhexidine gluconate (PerioChipTM) in periodontal maintenance patients”
P. A. Heasman, L. Heasman, F. Stacey, G. I. McCracken – Journal of Clinical Periodontology
Volume 28, Issue 1, Page 90-95, Jan 2001