Aux Etats-Unis, il n’est pas rare que le personnel soignant des services des urgences propose aux patients pour lesquels le délai d’attente est long une activité récréative telle que regarder la télévision, lire des journaux ou écouter de la musique.
Pour mesurer l’efficacité de la musicothérapie, Kathleen Evanovich Zavotsky et ses collègues de l’hôpital Robert Wood Johnson au New Brunswick, ont mené une étude expérimentale dans laquelle ils ont comparé le niveau d’anxiété et l’intensité de la douleur avant et après la diffusion de musique auprès de 50 personnes âgées de 18 à 81 ans qui s’étaient rendues d’elles-mêmes aux urgences.
Les participants n’ont reçu aucun traitement analgésique au cours de l’étude. L’urgence était réelle pour la quasi-totalité (98%) des patients.
Les auteurs de l’étude ont comparé les scores d’intensité de la douleur mesurés à l’aide de l’échelle numérique simple (le patient affecte alors une note entre 0 -pas de douleur- et 10 -douleur insupportable-) avant et après la musicothérapie. Ils ont procédé de la même manière pour ce qui est de la mesure du caractère anxieux et de l’anxiété, se servant de deux questionnaires de 20 items gradués de 1 à 4 en fonction de la fréquence de l’état décrit (Spielberger State Trait Anxiety Inventory (STAI-I) et STAI-S).
Ils ont enfin mesuré la pression sanguine des participants, diastolique et systolique, ainsi que leur rythme cardiaque.
Les résultats montrent une diminution significative de la douleur, de l’anxiété et de la pression systolique après la musicothérapie. En revanche, cette approche n’a eu aucun effet sur la pression diastolique ni sur le rythme cardiaque, notent les auteurs.
Ces derniers concluent à l’efficacité de la musicothérapie, dont l’avantage est la facilité de sa mise en oeuvre dans les services d’urgence. Proposer cette approche aux patients peut même participer à leur éducation, s’accompagner d’une baisse de la consommation d’antalgiques et d’une réduction de la durée de séjour, suggèrent-ils./ar
(Journal of Emergency Nursing, octobre 2004, vol. 30, n° 5)