La guerre a été déclarée par Hollande et ses lieutenants, on comprend mieux pourquoi tout dialogue est impossible.
Depuis maintenant près d’un an, les médecins libéraux, généralistes, spécialistes tentent en vain d’informer la population. Marisol Touraine et le Parti socialiste veulent tuer la médecine libérale actuelle, et il n’y a aucun relais des médias sauf à dire que les médecins sont des nantis qui profitent du système.
La loi santé a été présentée à l’Assemblée en procédure accélérée, c’est-à-dire sans le concours de la démocratie, elle est en ce moment au Sénat et les socialistes espèrent bien la faire passer avant l’été. Pourquoi cet acharnement ? Pourquoi cette précipitation ? Pourquoi les médecins ne sont-ils pas entendus ?
On a voulu faire croire que seul le tiers payant généralisé était refusé par les médecins. C’est faux : bien d’autres articles de la loi sont aussi dangereux pour les patients mais le gouvernement ment et désinforme en continu. Sauf qu’une tête pensante socialiste, professeur d’économie à l’université Paris IX-Dauphine, membre de la MGEN et surtout personne influente dans le think tank socialiste Terra Nova a vendu la mèche. Au cours d’une émission sur la loi santé à France Culture, Brigitte Dormont (pour la citer) s’est fait prendre à son propre jeu de la pensée unique. Elle a affirmé : « Cette loi santé, c’est la mort annoncée de la médecine libérale et c’est une bonne chose. » Sur le tiers payant : « L’intérêt principal est qu’il rend les médecins dépendants du financeur… Si l’assurance maladie veut faire pression sur les médecins, elle en aura la possibilité. » Enfin : « Les médecins recevront leur rémunération de l’assurance maladie et des mutuelles », ajoutant : « Ils dépendront pour leur niveau de vie du financier. »
Cet aveu, terrible pour la santé en France, n’a bien sûr été repris par personne dans les médias, ils auraient trop peur d’ouvrir les yeux des patients. Les médecins se battent pour tenter de garder un minimum de niveau de vie effectivement, mais leur combat est bien autre chose. Ils informent sans être entendus que les circuits de soins seront organisés et les patients n’auront plus le choix de leur médecin. Ils affirment, à juste titre, que le secret médical est mort : les fichiers seront communiqués à toutes les assurances, entre autres. Ils disent que les socialistes ne rêvent que d’une chose, une médecine à la botte, des patients qui seront fichés, triés, dirigés vers où bon leur semble. France Culture ne pensait pas, en faisant cette émission élitiste sur la loi tant décriée, qu’elle jetterait ce pavé dans la mare.
Il est évident, maintenant, que le pot aux roses est découvert. La Sécurité sociale est morte, elle plombe le pays, les médecins sont dans un piège infernal qui consiste soit à obéir aveuglément à l’État et faire une médecine de pauvres avec des pauvres, ou se révolter et continuer à exercer leur art sans se soucier de l’État, continuer à faire de la bonne médecine, prescrire les médicaments nécessaires. Les patients, eux, devront se débrouiller avec ceux qui les assurent. Les médecins sont au bout de leur combat pour défendre notre système de soins, je crois bien qu’ils ont perdu.
La guerre a été déclarée par Hollande et ses lieutenants, on comprend mieux pourquoi tout dialogue est impossible. La loi santé est un piège qui est en train de se refermer sur les Français, l’État donne la santé aux assurances privées sans le dire, il veut nationaliser les médecins sans le dire. Les organisations de médecins avaient prévenu : nous sommes maintenant tous partie prenante du problème. La résistance est organisée, les cabinets médicaux se défendront, quitte a tous se déconventionner – il en est question.
Auteur : Patrick Crasnier