Avec 1.300 départs en retraite en 2007, la tendance devrait s’intensifier avec 1.650 dentistes cessant leur activité chaque année pendant 15 ans), selon deux études de la Drees (Direction de la recherche et des études du ministère du Travail) rendues publiques en septembre. L’âge moyen de la profession est aujourd’hui de 47 ans contre 42 en 1990.
La France, qui compte aujourd’hui 40.300 dentistes, n’aurait plus que 27.000 en 2030, soit “un effectif similaire à celui de la fin des années 70”.
Sont concernées par les départs en retraite “les promotions plus nombreuses de chirurgiens-dentistes entrés en faculté à la fin des années 1960 et au début des années 70, issues du baby-boom et qui n’ont pas été soumises au numerus clausus”.
Quant au fameux numerus clausus, fixé à 977 étudiants par an en 1971, “une nouvelle modification ne peut avoir un impact sur la démographie de la profession avant 2013, compte-tenu de la durée des études d’odontologie”, souligne la Drees.
A terme, la densité de chirurgiens-dentistes “diminuerait encore sensiblement passant de 65 pour 100.000 habitants en 2006, à 40 pour 100.000 en 2030”, accentuant des inégalités régionales déjà frappantes, notamment entre le Nord et le Sud. Des régions comme la Picardie ou la Normandie comptent moins de 40 dentistes pour 100.000 habitants alors que la région Midi-Pyrénées bénéficie de 90 dentistes pour 100.000.
Pour l’UJCD (Union des jeunes chirurgiens dentistes)-Union dentaire, ce “déclin alarmant de la démographie des chirurgiens-dentistes (…) n’est pas une surprise d’autant que nous alertons en permanence les pouvoirs publics sur le nombre de chirurgiens-dentistes et leur mauvaise répartition sur le territoire”. Pour le président de l’UJCD, Jean-Marc Preynat, il faut “inciter et faciliter l’installation des jeunes diplômés dans les zones sous-médicalisées, (…) aider à la reprise des cabinets dentaires, développer l’exercice en société ou en groupe”.
L’UJCD propose également de “former et embaucher des assistantes aux compétences élargies”. “La simple augmentation du numerus clausus ne réglerait pas le problème, elle accentuerait même la concentration excessive dans les grandes villes universitaires”.
Consciente du problème, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a reçu les principaux syndicats de dentistes la semaine dernière.
Source AP – yahoo actualités