Inlay-core ou faux moignons : étapes cliniques et labo

Lorsqu’une dent est très abîmée (du fait d’un choc ou d’une lésion carieuse trop importante), la couronne classique ne peut être envisagée que si on restaure préalablement la partie restante de la dent par la mise en place d’un inlay-core ou faux moignon.

Généralités

C’est une pièce métallique constituée de deux parties continues : un «pied» qui s’insère dans la racine de la dent à couronner et un «chapeau» qui recouvre la partie coronaire restante de la dent.
On obtient ainsi un faux «moignon» dont la forme permet la mise en place et la rétention mécanique de la future couronne.

Elaboration de l’inlay-core

Traitement de la racine de la dent
La dent est dévitalisée (élimination de la pulpe contenue dans le canal de la racine) et la pulpe est remplacée par un matériau biocompatible dense.

1. Préparation de la partie coronaire de la dent

La partie restante de la dent est « taillée » par le chirurgien dentiste selon une certaine forme permettant d’être recouverte par le « chapeau » de l’inlay-core.

2. Préparation de la partie radiculaire de la dent

Le chirurgien dentiste fore de manière conique et sur les 2/3 de sa hauteur, le canal de la dent pour qu’il puisse recevoir le «pied» de l’inlay-core.
A l’issue de cette séance, le chirurgien dentiste réalise une couronne dite «provisoire» en résine blanche qui prend encrage dans la racine du « moignon » de la dent.

3. Empreinte du moignon et de son canal radiculaire

Le chirurgien dentiste place dans le canal du moignon de la dent une petite tige (le tenon) représentant le futur pied de l’inlay-core. Puis à l’aide d’un porte empreinte dit «du commerce», préalablement rempli d’un matériau type silicone à double viscosité, il effectue l’empreinte de l’ensemble de l’arcade dentaire où se situe le «moignon» de la dent.

On obtient ainsi en négatif «l’image» de l’arcade et donc du moignon de la dent et de son canal. Le tenon est pris dans l’empreinte ce qui permet de visualiser en positif le canal du moignon.

Puis il effectue l’empreinte de l’arcade dentaire opposée à l’aide d’un porte empreinte dit «du commerce», préalablement rempli d’un matériau de type alginate.

Enfin, il interpose entre les deux arcades du patient un matériau souple dit de repositionnement, qui va se solidifier en quelques minutes, permettant de connaître comment s’engrènent les arcades supérieure et inférieure entre elles.

4. Elaboration des modèles positifs des deux arcades dentaires

Au laboratoire de prothèse, le prothésiste coule du plâtre dans les deux empreintes.
Il obtient ainsi deux modèles en plâtre, véritables positifs des deux arcades.
A l’aide du matériau de repositionnement, il retrouve l’engrènement des deux modèles en plâtre et donc de la position réelle des deux arcades du patient.

5. Elaboration de l’inlay-core :

Sur le « moignon » de la dent en plâtre à couronner, le prothésiste met en place dans le canal un tenon spécial et sculpte couche par couche, à l’aide d’une cire spéciale, le futur chapeau de l’inlay-core qui est maintenu à son pied par de la cire.

L’inlay-core est mis en place dans un cylindre de coulée possédant à l’une de ses extrémités un pertuis, et contenant un plâtre spécial dit réfractaire. Quand le plâtre s’est solidifié, le cylindre de coulée est placé dans un four à haute température.

L’augmentation de la température fait fondre la cire et le tenon du futur inlay-core qui s’échappe par le pertuis du cylindre. Il ne reste plus alors à l’intérieur du plâtre que l’empreinte en 3 dimensions du futur inlay-core.

Un alliage de métal en fusion est coulé par le pertuis dans le cylindre de coulée.
Quand l’alliage s’est solidifié, le cylindre de coulée est ouvert en deux de manière à récupérer l’inlay-core.

6. Finition de l’inlay-core

L’inlay-core brut de coulée est poli à l’aide d’instruments rotatifs. Le prothésiste le positionne alors sur le modèle en plâtre et vérifie son adaptation.

7. Mise en place de l’inlay-core en bouche

Le chirurgien dentiste vérifie la bonne adaptation de l’inlay-core en le plaçant sur la dent à couronner.
Puis l’inlay-core est scellé définitivement à la dent à l’aide d’un ciment biocompatible.
On se retrouve ainsi dans le cas de figure d’une dent « taillée » en forme de moignon. La couronne peut être réalisée suivant les étapes décrites dans le chapitre «Couronne métallique et céramométallique».

07/06/2001
Dr Sophie Emmanuelli