La densité moyenne de dentistes à la Réunion est de 46 praticiens pour 100 000 habitants, contre 68 pour 10 000 sur le territoire national. “Et la CNSD (confédération nationale des syndicats dentaires, ndlr) prévoit une forte baisse dans les années qui viennent, si rien n’est entrepris rapidement”, souligne-t-elle.
L’île compte 400 cabinets de dentistes, dont quarante sont mis en vente. Seuls trois à cinq d’entre eux sont rachetés chaque année.
Les dentistes ne sont pas les seuls à manquer : médecins, sages-femmes, infirmières… Et la Réunion n’est pas le seul département français à être concerné. Le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, a souhaité en tenir compte et a mis en place, en octobre, un observatoire national sur la démographie médicale.
Le concept a été décliné à l’échelon régional, il y a trois semaines. Un rapport élaboré avec la Drass (direction régionale des affaires sanitaires et sociales), l’ARH (agence régionale d’hospitalisation) et les présidents des syndicats des professions médicales, doit sortir en février-mars 2004.
Il détaillera de façon précise une réalité que l’on connaît déjà : aucun dentiste à Hell-Bourg ni à Grand-Ilet, un cabinet à mi-temps pour les 4 000 habitants de la Plaine-des-Palmistes, un seul dentiste à Sainte-Rose, tout comme à Sainte-Anne.
DES ZONES PEU ATTRACTIVES
“La densité de dentistes est inférieure à la Réunion par rapport à la métropole, et certaines régions comme l’Est ou les Hauts présentent un sous-effectif criant, déclare Luc Schosmann, président du syndicat des chirurgiens-dentistes de la Réunion. Dans ces zones, il faut parcourir plusieurs kilomètres pour trouver un dentiste.” “Faute de consulter facilement, les patients risquent de développer davantage de pathologies lourdes, nécessitant des traitements coûteux”, avance encore la CNSD, en guise d’argument économique.
Certes, le gouvernement vient d’augmenter le numerus clausus des promotions , le faisant passer de 850 étudiants chirurgiens-dentistes acceptés en deuxième année – après le tronc commun de la première année de médecine – à 930 l’an prochain.
“Mais il en faudrait 1 300 pour compenser l’ensemble des départs en retraite, précise Luc Schosmann. Sans compter que cette hausse du numerus clausus n’aura de répercussions que dans sept ou huit ans, du fait de la longueur des études.” Par conséquent, outre l’augmentation du numerus clausus, les dentistes ont l’intention de proposer au gouvernement de mettre en place différentes mesures, dont des incitations fiscales pour les professionnels qui s’engageront à s’installer dans des zones peu attractives.
Source : http://www.clicanoo.com/