Diffusé à 20.000 exemplaires chez les praticiens, cet ouvrage explique en détail la technique implantatoire mise au point il y a déjà 30 ans, mais encore insuffisamment développée en France. “Chaque année, seuls 82.000 implants sont posés en France, contre 420.000 en Allemagne, 410.000 en Italie et 185.000 en Espagne”, a déploré le Pr Patrick Missika (Paris), lors d’une conférence de presse organisée vendredi à Paris pour présenter le livret d’information.
Car là où le bât blesse est bien le prix de ce type de prothèse, certes performante puisqu’elle assure 95 à 97% de succès et laisse le patient délivré de tout souci dentaire pendant 15 à 25 ans. En effet, actuellement, l’implant n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, donc non remboursé par les mutuelles, mises à part quelques-unes, de façon partielle (mutuelle d’Air France, mutuelle médico-chirurgicale et MGEN qui rembourse la partie “couronne” sur implant).
Le coût d’un implant unitaire s’élève à 1.000-1.600 euros pour la partie chirurgicale et entre 1.000 et 1.500 euros pour la partie prothétique. Il faut également compter entre 15.000 et 28.000 euros pour la pose de 6 implants complétés des prothèses fixées, informe le Pr Missika.
UNE OPÉRATION EN TROIS TEMPS
L’intervention relative à la pose d’un implant se déroule en trois étapes. La première consiste pour le dentiste à inciser la gencive et préparer un logement dans l’os qui doit recevoir l’implant. Véritable racine artificielle, celui-ci est fabriqué dans du titane, dont la particularité est de pouvoir se lier aux tissus vivants de manière durable (on dit qu’il est biocompatible). L’implant a généralement la forme d’une vis ou d’un cylindre. Sa partie émergeante est destinée à la prothèse qui vient ainsi remplacer une dent naturelle.
Une fois la gencive refermée, commence une phase d’attente pour permettre la cicatrisation osseuse de se réaliser : c’est ce qu’on appelle l’ostéointégration ou la “mise en nourrice”, période qui varie de 6 semaines à 6 mois, à l’issue de laquelle le dentiste met en place un pilier en titane destiné à relier l’implant à une prothèse provisoire, par le biais d’un faux moignon vissé sur lui. La prothèse provisoire est constituée d’un petit appareil amovible en résine ou d’un bridge collé. Elle est maintenue pendant 4 à 6 mois et relayée par une prothèse définitive. La pose de l’implant qui s’effectue sous anesthésie locale au cabinet dentaire, est indolore (le dentiste travaille sur un os sain) et les suites opératoires sont quasi-nulles.
“Il est nécessaire pour le dentiste non formé durant ses études, de suivre une formation post-universitaire reconnue ou une formation en milieu hospitalier pour pouvoir ensuite pratiquer l’implantologie, puis de s’équiper en conséquence”, souligne le Pr Missika en ajoutant que désormais, cette spécialité est enseignée aux étudiants de 5ème et de 6ème année.
Selon lui, les 5% d’échecs peuvent être liés soit à une mauvaise cicatrisation osseuse autour de l’implant, qui s’observe précocement (durant les 6 premiers mois) et notamment chez les gros fumeurs, soit à distance, à une hygiène insuffisante ou à un problème mécanique (déséquilibre occlusif lorsque du côté controlatéral à la pose de l’implant, se produit une perte dentaire non compensée).
Par ailleurs, trois contre-indications à la pose d’implant doivent être respectées : valvulopathie, insuffisance rénale et immunodépression sévère. En outre, la pose d’implant ne peut s’adresser aux enfants ni aux adolescents, en raison de la croissance des maxillaires qui se poursuit jusqu’à l’âge de 18-20 ans.
Une fois le travail achevé, le patient se voit remettre une carte d’identité implantaire délivrant des informations sur les caractéristiques de l’implant, son type (marque, longueur…) et la date de la pose. Cette carte doit être remise au dentiste, en cas de nécessité d’intervenir de nouveau ou de changement à distance d’implant, voire de changement de praticien./ajr
* Association Française d’Implantologie, 44, rue Sainte, 13001 Marseille
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