Implants courts pour des reconstitutions unitaires postérieures au maxillaire

La possibilité d’utiliser des implants cours dans les reconstructions postérieures au maxillaire devrait théoriquement simplifier le traitement en diminuant le besoin de chirurgie d’augmentation du niveau osseux.

Le but de cette étude rétrospective fut d’évaluer les taux de succès et d’échec des implants courts (inférieur ou égaux à 9 mm) en région maxillaire postérieure, restaurés avec des couronnes individuelles. Un total de 979 implants furent placés en position de molaire maxillaire, et restaurés avec des couronnes individuelles. Les implants en fonction furent suivis pendant 84 mois. Les résultats furent discutés en termes d’application clinique et d’indication à l’usage. Les taux de succès cumulés en fonction furent de 94,5% des implants placés en position de première molaire maxillaire et de 98,7 pour les implants en position de seconde molaire maxillaire ce qui donne en tout un taux de succès clinique cumulé de 95,1 pour plus de 84 mois. Ces résultats suggèrent que des implants non-fraisé de 7 à 9mm de diamètre de long peuvent être utilisés avec succès au maxillaire en région molaire pour des restaurations par couronne unitaires.

La reconstitution du maxillaire postérieur atrophique est souvent compliquée par la présence d’un sinus pneumatique, de crête de résorption post extractionnelles aussi bien dans le sens apico-occlusales que bucco-palatin, d’une qualité médiocre d’os fréquemment retrouvée dans cette région et de forces fonctionnelles et parafonctionnelles non-négligeables qui agissent au niveau des restaurations implantaires.
On a utilisé de nombreuses techniques pour augmenter le volume osseux au niveau d’un maxillaire postérieur atrophique précédant ou au cours du placement d’implant, offrant ainsi la possibilité de placer des implants long et/ou larges au nivaux de l’os hôte ou régénéré dans un effort pour améliorer les paramètres osseux susmentionnés.
Des techniques comme, une augmentation sinusienne utilisant une approche de Cadwell Luc ou une utilisation d’ostéotome, une augmentation vestibulo-linguale et ou apico-occlusale des crêtes osseuse en employant divers matériaux ou techniques, et l’introduction d’implants larges pour augmenter l’os en contact avec l’implant ont tous démontré des taux de succès significatifs dans des essais cliniques sur humains.

Théoriquement, le placement d’implants cours devrait diminuer le besoin d’une thérapie d’augmentation osseuse. Pourtant un certain nombre d’études ont rapporté une diminution du taux de survie de l’implant lorsque des implants inférieures ou égaux à 10 mm de longueur de type Brannemark était placés. (9-19)
A contrario, divers chercheurs, utilisant la méthode FE12 (Finite Elementral Analysisis) ont démontrés que les forces horizontales et verticales placées sur les implants étaient distribuées en priorité sur l’os crestal, par rapport au niveau de la totalité de l’interface implant/os. (20-22)
Ces découvertes ont conduit Lum (20) à conclure que les implants cours servaient aussi bien que les implants long”. L’interface des piliers implantaires (I/A) a aidé les chercheur à déterminer où les forces était reçue. En utilisant la FEA, Hansson a démontré que les pics de cisaillement interfaciaux étaient localisés au niveau de l’os marginal péri-implantaire que ce soit avec les interfaces coniques plates ou conique I/A.
Ten Bruggenkate et al (24) ont rapporté que le placement et la restauration de 253 implants de 6mm de long sur 126 patients, placé en utilisant les protocoles d’insertions acceptés par le fabriquant, avec un suivi de 7 ans de fonction.
L’étude a démontré un taux de succès cumulatif global de 94,3% après 6=ans de fonction. 4 des 27 implants placés en position de molaire maxillaire ont été en échec au cours de l’étude. Ces implants étaient restaurés au cours d’un traitement qui cumulait divers systèmes de fixation, aussi bien des restaurations fixes que des restaurations utilisant un système d’overdenture.
Le but de cette étude fut de vérifier le succès ou l’échec des implants de 9mm utilisés pour le remplacement des premières ou des secondes molaires maxillaires à des fins de restauration par couronne unitaire dans 4 cliniques dentaires.

:: MATERIAUX ET METHODES
Après une revue complète de l’historique médical du patient, on a classé certains de ceux ci comme ne pouvant être en mesure de faire l’objet d’une thérapie implantaire selon les critères suivants.
1)) la présence de diabètes incontrôlés, de maladies immune, on d’autre conditions de contre indications systémiques
2) patient ayant subie une thérapie d’irradiation de la région tête et cou dans une période de 12 moins précédant la proposition de la thérapie
3) patient ayant subie une chimiothérapie dans une période de 12 moins précédant la proposition de la thérapie.
4) Maladie parodontale non-contrôlée et/ou impossibilité de procéder à une intervention
Parodontale au niveau des dents restantes.
5) problèmes psychologiques sévères
6) impossibilité de mettre en њuvre un programme de post thérapie de maintenance à long terme.
On a procédé à un examen complet des tissus durs et mous sur chaque patient et à un traitement dentaire complet a été formulé afin qu’il puisse être mis en њuvre par les dentistes chargés des soins restaurateurs.
Des radiographies panoramiques et ou péri apicales furent prises sur les patients et numérisées et des tomographies axiales numériques durent enregistrés sur ordinateur lorsqu’on le jugea cliniquement nécessaire.
Des moulages, des cire de diagnostics et des guides chirurgicaux furent également utilisés lorsque nécessaire.
Tous les traitements chirurgicaux furent effectuées par les auteurs avec également une série de mesures préopératoires et postopératoires. Toutes les radiographies furent prises par des assistantes dentaires et effectuées en utilisant un angulateur de Rine pour standardiser la radio autant que possible sur la base des mêmes données cliniques
Un total de 979 implants furent placés dans les régions des molaires maxillaire par 4 praticiens en parodontie, en utilisant un protocole d’insertion classique ou une approche modifiée.
Aucun implant ne fut placé au moment d’une extraction dentaire ou en même temps qu’un traitement de régénération sinusienne et/ou une thérapie d’augmentation sinusienne.
Si la thérapie régénérative a été effectuée au préalable que ce soit au moment d’une extraction dentaire ou pour reconstituer une crête alvéolaire atrophique, les implants ne furent pas posé pendant une période d’au moins 8 moins après l’achèvement des traitements régénératifs.
Seuls des implants à vis, furent utilisé. Les longueurs des implants de 6+, 8 et 8+ furent employés. On utilisa des implants de diamètres externes de largeurs 4,1 ou 4,8mm avec un col de diamètre 6,5.
Tous les implants furent successivement placé en suivant le protocole du fabriquant. Les implants ne furent pas fraisés mais dépassait approximativement de la crête d’une hauteur de 1,8 à 2,8mm de la crête alvéolaire après placement.
Une prise en charge post opératoire incluant des bains de bouches 2 fois par jour pendant 21 jours ou 500 mg d’amoxyciline 3 fois par jours pendant 10 jours. (400 mg d’érythromycine en enduit entéral 3 fois par jours pendant 10 jours a été donné aux patients allergiques à la péniciline). 400 mg d’Ibuprofène ou d’Etadolac 3 fois par jours pendant 5 jours à moins d’une contre indication médicale ou d’une médication antalgique si besoin.
Les patients furent autorisés à utiliser une prothèse amovible pour des besoins esthétiques et après chirugie. Des instructions expliciytes furent données à tous les patients : ne pas ingérer de liquides ou de solides avec les porthèse amovibles en place avant la visite de retrait des suture soit 10 à 1é jours après l’insertion implantaire. Lors de la visite de retrait des sutures, les prothèses amovibles furent ajustées recontourées et rebasés autant que cela s’avérait nécessaire. Une fois encore on dit aux patients de ne pas mâcher avec leur prothèse pendant 6 semaines après implantation.
Tous les implants restaurés furent placés en occlusion avec soit une dentition restaurée ou non restaurée, des prothèses sur implant ou des prothèses amovibles conventionnelles partielles ou totales. Tous les implants furent mis en fonction après restauration.
Tous les patients furent examinés au moins 6 moins post op pour des soins de maintenance.
Des radiographies furent prises à des intervalles d’un an et comparée à celles prises au moment de la pose de la restauration sur implant.

Evaluation de l’ostéointégration :
On considéra l’implantions comme un succès, si les critères suivants furent remplis tel que cela fut explicité par Albrektsson et al (25)
1°) l’implant devait être immobile
2°) Il devait y avoir une absence totale de douleur et/ ou de suppuration et
3°) il n’y avait pas de preuve d’image radiolaire.
Un 4ème critère fut retenu : il ne devait y a voir aucune preuve de perte progressive d’os crestal remarquée autour de l’implant après la première année de mise en fonction.
Les succès et échecs à la fois absolus et cumulatifs furent calculés.
Si un implant faillit dans son ostéointégration sur un implant avant la restauration ou sur une période de 12 mois de restauration, on considéra cela comme un échec dans le groupe des 0 à 12 mois. Les taux d’échecs cumulés furent calculés et un tableau fut construit en utilisant la formule de Babbush et al(26)
NCFR = PCFR + IFR x (100 – PCFR) / 100 ou NCFR représente le nouveau taux d’échec cumulé. PCFR est le taux d’échec précédent; et IFR est l’intervalle du taux d’échec. (Pourcentage d’échec dans l’intervalle).
Le IFR se définit comme le nombre d’implants en échec pendant l’intervalle divisé par le nombre d’implants au commencement de l’intervalle.
Toutes les mesures furent prises par les auteurs. Toutes les radiographies furent prises par un assistant dentaire certifié, travaillant avec les auteurs de l’étude.
Aucun implant ne fut inclut dans le recueil des données statistiques jusqu’à ce qu’il n’ait été noté comme en échec dans la période de temps ou l’implant n’est pas recouvert ou jusqu’à ce qu’il fut recouvert d’une prothèse comme convenu.

:: RESULTATS
Sur les 979 implants placé au maxillaire en position de première et deuxième molaire maxillaire, 6 étaient mobiles au temps de la connexion du pilier implantaire. (0,6 %) et 2 des 258 implants placés en position de seconde molaire maxillaire (0,8 %) (tableau 1 et 2)
Les taux cumulés de succès en fonction pour une durée supérieur à 72 et inférieur à 84 mois en position de première molaire maxillaire et de seconde molaire maxillaire furent respectivement de 94,5% et 98,7%, et pour une durée supérieur à 84 mois un taux de succès en fonction de 95,1%.

:: DISCUSSION
Le taux de succès cumulé pour 979 implants de taille inférieure ou égale à 9 mm de longueur après 84 mois de fonction en comparaison aux taux de succès et d’échec rapporté pour ce types d’implants usinés à cette longueur. Cette découverte est en rapport avec d’autres auteurs qui n’ont pas reporté un taux d’échec élevé pour les implants courts par rapport à la longueur de leur contrepartie. (27 28)
Sur les 979 implants placés, seul 6 furent perdus comme connexion de piliers. Cela signifie que les implants courts étaient capables de développer 35 Newton Centimètre de couple sur 12 semaines. On ne dénombra, que 4 échecs après chargement. Le taux de succès pour des implants unitaires remplaçant des molaires maxillaires de longueur inférieur à 9mm était égal à celui es implants long trouvés dans d’autres zones de la bouches. Le haut degré de prévisibilité est comparable à celui de cas sélectionnés, au maxillaire et à la mandibule, à la fois sur des arcades complètement ou partiellement édenté.
On doit aussi noter que tous les implants placé on été traité en surface que ce soit avec un spray de plasma en titane, une surface sablée, à grosse granulosité (SLA). Il a été démontré que cela augmentait la surface de contact avec l’os et que lorsqu’on utilisait une surface rugueuse, cela accroissait l’élimination des effets de torque, en comparaison avec une surface lisse comme l’est celle de la contrepartie. Tous ces paramètres sont des facteurs significatifs à long terme du succès d’un implant mis en fonction (29-30).
La terminologie utilisée lorsqu’on compare les taux de succès et d’échec avec divers implants avec diverses formes d’implants et de protocoles cliniques, est potentiellement problématique.
Un “implant de 8 mm de long” est défini comme un implant de 8 mm de long avec une surface traitée au titane par spray au plasma ou recouvert d’une couche à grosse granulosité (SLA), avec un collet de 2,8 mm. Cet implant a une forme qui va lui permettre d’être placé à l’interface surface lisse –surface rugueuse de l’implant au niveau de l’os crestal. -Herman et al (31) ont démontré l’influence de la relation entre d’une part l’interface surface rugueuse / surface lisse du corps de l’implant et les micro-espaces avec la crête osseuse généré au sein du tissus osseux final autour de l’implant.
Si un implant est placé avec une jonction surface rugueuse / surface lisse en dessous de la crête osseuse, linsertione sommet de la crête osseuse va migrer jusqu’à ce niveau. Le protocole d’insertion d’un implant avec une forme déterminer, devrait dicter le placement du col implantaire au niveau de l’os crestal. La morphologie de l’os alvéolaire qui suit la connexion du pilier implantaire démontre que le sommet de la crête osseuse doit se situer apicalement à une distance de 2 mm de la surface du pilier implantaire. (31)
Un implant de 10 mm de long de type Branemark est défini comme un implant qui a 10 mm de longueur du col implantaire jusqu’à l”apex” implantaire. Donc, si un implant de 10 mm de long qui est dessiné pour être placé avec son col au niveau de la crête osseuse, est in séré suivant le protocole suggéré, la longueur résultante de l’implant dans l’os alvéolaire après la connexion du pilier sera approximativement de 8 mm. Il est intéressant de noter que la définition d’un implant court, dans de nombreuses études utilisant une forme d’implant à tête Hexagonale et un implant inséré avec son col au niveau de la crête osseuse est 10 mm ou moins. Après la connexion du pilier, la dimension de l’implant par rappport à la tête osseuse est de 10 mm ou moins. Après la connection du pilier, la dimension de l’implant par rapport à celle de l’interface de l’os avec cet implant correspond putôt à celle existant lorsqu’un implant de 8 -9mm tel que celui utilisé dans notre étude est inséré suivant les protocoles suggérés par le fabricant.
Cette étude se rapproche dans ses conclusions des travaux de Lum (20), ten (Bruggenkate et al (24), Holmes et al ( 22) et Lai et al (21), tous ces auteurs ayant démontré que les implants cours avaient le même taux de réussite que les implants longs lorsqu’ils recevaient des forces occlusales. Ils ont démontré que les implants longs offrent un degré de prévisibilité supérieure aux implants cours. LEs résultats de cette étude rétrospective ne s’accordent pourtant pas avec cette hypothèse qui remet en question non seulement le besoin d’implants longs mais aussi la nécessité de procédure de greffe osseuse qui requiert de créer une augmentation du volume osseux.
Le nombre relativement élevé d’implants mobiles au niveau de la connexion du pilier (0,6%) est probablement le résultat d’un trauma au moment de l’insertion de l’implant. Le volume minimal d’un os alvéolaire de mauvaise qualité, ce qui est souvent le cas dans la région maxillaire postérieure, montre bien l’effet de trauma quelque soit le site d’implantation, ou un allongement excessif du site qui peut se produire au moment de l’insertion implantaire.
L’échec sur 3 implants peut être probablement mis en relation avec une mauvaise sélection des patients ou un mauvais le plan de traitement. On constate un échec d’implantation dans le cas où le patient s’est présenté avec une crête alvéolaire préopératoire sévèrement atrophique, ce qui conduira inévitablement à un rapport couronne racine défavorable pour la restauration prothétique finale. De plus, 2 des implants en échec se présentaient sur des patients qui représentaient t des habitudes para fonctionnelles. Comme nous l’avons remarqué précédemment, la littérature suggère que le rapport couronne racine n’est pas un facteur de succès à long terme (comme c’est le cas lorsqu’on est en dentition naturelle) pour la reconstitution implantaire lorsqu’on utilise une connexion de pilier conique. La combinaison de ces différents facteurs : des implants courts, un rapport couronne racine nettement défavorable, des habitudes parafonctionnelles significatives doivent être considérées comme des causes possibles pour les échecs des implants en fonction, susmentionnés.
Il semble quelque peu surprenant que le taux de succès à long terme des implants en fonction soient plus important en position de seconde molaire qu’en position de première molaire (Respectivement 98,7 % et 94, 5%), toutefois à postériori, cela pourrait bien être de à la capacité de l’opérateur, sa capacité à utiliser les implants qui produisent une surface implant / os supérieure permettant d’atteindre l’ostéointégration, ou bien une combinaison de ces deux paramètre. On constate dans cette expérimentation qu’un grand nombre d’implant court a été placé dans des positions de première molaire, beaucoup plus que dans des positions de seconde molaire. Plusieurs de ces implants furent placé très tôt alors que l’expérience du clinicien avec ce système débutait, et avant que l’on procède à diverses techniques simple de “sinus lifts” internes, au moment de l’implantation De plus, 38,1% de ces implants placés en position de première molaire maxillaire, étaient des implants de 4,1mm de diamètre au niveau du corps, alors qu’ils étaient seulement 19,1% placés en position de seconde molaire maxillaire. L’avènement d’implant large (4,8 mm) avec une large plateforme implantaire (une largeur de corps de 4,8mm avec une plateforme de 6,5 mm) dans les 5dernières années offre désormais un potentiel d’augmentation de l’interface os/implant et permet une plus grande surface de contact pour la liaison d’ostéointégration. Comme résultat, on peut constater un grand pourcentage d’implants en seconde molaire maxillaire avaient un diamètre plus large que leurs homologue situés en position de premières molaire ce qui offre ainsi l’opportunité d’une liaison d’ostéointégration sur une plus grande surface et ainsi une stabilité théorique supérieure en fonction.

:: CONCLUSION
Des implants cours (7-9 mm) peuvent être employés avec succès dans le placement de molaire maxillaire manquant lorsque celle ci sont restaurés avec une couronne unitaire. Pourtant la sélection des cas et la façon de mener le plan de traitement ont aussi leur importance dans le succès de l’implant à long terme.


Success and failure rates of 9 mm or shorter implants in the replacement of missing maxillary molars when restored with individual crowns: Preliminary results 0 to 84 months in function. A retrospective study
Auteur(s) / Author(s)
FUGAZZOTTO Paul A. ; BEAGLE Jay R. ; GANELES Jeffrey ; JAFFIN Robert ; VLASSIS James ; KUMAR Akshay ;