Hypothèses fausses sur les variations de DVO

Dans le cas de restaurations prothétiques on se pose souvent le problème de la faisabilité d’une modification de la DVO. (augmentation ou diminution)
Nous allons essayer de prendre le contrepied de plusieurs idées reçues à propos des variations de la DVO.

L’augmentation de la DVO est elle néfaste ?
Selon Dawson 1977) il faut conserver la DVO correspondant à l’intercuspidie maximale.
Seln cette hypothèse toute élévation entraînerait :
-une augmentation du tonus musculaire des muscles élévateurs avec des possibles douleurs musculaires
-une augmentation de la mobilité dentaire avec une possible ingression des dents
Ainsi il y aurait retour à la valeur initiale de DVO sous l’effet d’un remodelage osseux et de cette ingression des dents.
Selon S. Palla 1995 cette hypothèse n’a pas été confirmée.
-il existe bien des risques de retour à la DVO d’origine mais pas si l’élévation se fait progressivement
-le remodelage osseux a bien lieu mais surtout dans les premiers mois.
-L’augmentation de la DVO ne semble pas perturber la fonction masticatoire et entraînerait même une relaxation des élévateurs (ce qui est cliniquement constaté par le port des gouttières occlusales)

La diminution de la DVO est elle néfaste ?
Selon Gaspard (1985) “tout meulage des cuspides d’appui entraîne fatalement une réduction de la DVO. Opérer ainsi serait ouvrir la porte au SADAM…
Selon Dawson 1977 “Peu de cas justifient une diminution de la DVO”
En réalité penser qu’une diminution de la DVO entraîne obligatoirement des troubles de l’ATM c’est faire une confusion entre perte de DVO et perte de calage postérieur.
en effet
-une diminution de la DVO se conçoit comme une rotation antérieure autour d’un axe de rotation bicondylien.
-une perte de calage se conçoit comme une rotation postérieur de la mandibule autour d’un axe de rotation dentaire.
C’est cette situation qui selon Tallents Rh et coll (2002) seraient néfastes à l’ATM

L’abrasion dentaire ne signifie pas la perte de DVO
Déjà en 1938, Niswonger avait dit que la présence de dents abrasées ne signifient pas que la DVO est systématiquement diminuée. En effet, la plupart du temps, une égression compensatrice dans le secteur antérieur intervient.

DVR (dimension verticale de repos) et ELI (Espace libre d’innocclusion) seraient des référentiels cliniques stables.
Rivera Morales er Mohl, Rugh et Drago font état de l’absence de reproductibilité des évaluations de DVR et de la grane variabilité de l’ELI.

Les test phonétiques constituent des référentiels cliniques stables.
Ces tests proposés par Silverman pour évaluer l’espace phonétique miniumal s’avère égalmenet variable.
Il faudrait pour que cette valeur soit précise, que le patient ait porté la prothèse une semaine (au moins 1 journée)
Ce n’est (selon Orthlieb ) que 4 semaines qu’une équilibration serait envisageable en cas de difficuluét phonétiques persistantes.
Une telle évaluation ne peut se faire qu’à posteriori et ne constitue pas un paramètre véritablement fiable pour la conception prothétique. De plus il faudrait aussi avoir la certitude que agencement des dents antérieurs n’est pas en cause dans le défaut de prononciation des sifflante.

Les variations de DVO ont des conséquences sur l’ATM
On a mesure qu’une surélévation verticale de 1mm au niveau Incisif provoque une rotation condylienne d’environ 1° ce qui ne correspond approximativement à un déplacement de l’interface condylo-discale de 0, 1mm ce qui n’engendre aucune contrainte sur les ATM (ce n’est qu’en cas d’atteinte arthrosique marquée de l’ATM (aplatissement condylien) qu’une variation supérieure à 2mm au niveau incisif) provoquera des contraintes au niveau de l’ATM

Source CDP Septembre 2002 – Dr Orthlieb