Hypersensibilté dentaire, quels choix thérapeutiques ?

Quels est l’arsenal thérapeutique à notre disposition dans les cas d’hypersensibilité dentaire ?
Il peut s’agir de simples prescriptions de dentifrices ou gel désensibilisants ou de traitement au fauteuil (prophylactiques ou restarateurs) ou encore d’un traitement combiné.
Il convient dans un premier temps de définir l’étiologie (lésion abrasive du à une technique de brossage inadaptée, lésion corrosive…)

-II peut être envisagé de traiter l’hypersensibilité en privilégiant d’abord les thérapeutiques non invasives ambulatoires que sont les dentifrices désensibilisants. Ces produits sont conçus pour agir par oblitération des tubuli dentinaires (Sensodyne de GlaxoSmith-Kline SGP), soit par coagulation de leur contenu organique, soit par minéralisation pour l’ensemble des autres spécialités (Pro-Email de GlaxoSmith-Kline SGP,Elmex Sensitive de Gaba). Ces dernières sont à base de sels de potassium, et modifient le potentiel d’excitabilité des nerfs entourant les odontoblastes (Sensodyne de GlaxoSmithKline SGP, Fluo-caril de Procter & Gamble, Sensigel de Pierre Fabre Oral Care).
D’une façon générale la prescription de tels dentifrices ne doit pas être envisagée sans conseils comportementaux, car un brossage agressif réduit probablement l’efficacité de ces produits.

-Traitements prophylactiques :
II est possible de mettre en њuvre des applications d’agents topiques au fauteuil (Fluor Protector Cervitec de IvoclarVivadent et Duraphat de Colgate). Elles sont indiquées s’il n’y a pas de perte de substance dentinaire ou bien si le praticien décide délibérément de ne pas restaurer ces dernières, par exemple lorsqu’il n’y a pas de demande esthétique.
Ces produits ont une certaine rémanence et doivent être appliqués à échéances régulières.Toutefois, cette rémanence sera très courte en cas de brossage excessif. Nécessitant ici également la dispense de conseils.

-Sur les collets sensibles qui ne présentent pas encore de perte de substance dentinaire, parmi les produits de scellement destinés au traitement des hypersensibilités dentinaires, il convient de mentionner en premier lieu le Gluma® Desensitizer. Gluma® Desensitizer est un produit composé d’un mélange de monomères en solution aqueuse,
comprenant 5% de glutaraldéhyde et 36% de HEMA (hydoxyéthyl-métacrylate). Le HEMA favorise la pénétration dans les tubuli, alors que le glutaraldéhyde est un agent fixateur qui coagule les protéines présentes dans le liquide dans les parties périphériques des tubuli dentinaires (SCHÜPBACH et coll. 1997).
Le Gluma desensibilizer propose une combinaison de deux mécanismes. Mais, à partir du moment où l’on fait un mordançage suivi de l’application d’un adhésif, même le plus fin, il existe deux inconvénients : en premier sa surface inhibée par l’oxygène est irrégulière, elle présente une certaine épaisseur ; et il reste une marche à la périphérie, susceptible de retenir la plaque. En second, le polissage éventuel avec des cupules revient à aviver les marges de dentine. C’est une solution qu’il ne faut pas proposer aux praticiens, qui ne peuvent qu’essuyer des déboires. Il vaut mieux attendre et choisir, soit des moyens ambulatoires, soit des applications périodiques de vernis.
Dans une étude clinique, DONDI DALL’OROLOGIO & MALFERRARI (1993) ont pu démontrer que même après six mois, des dents traités par le Gluma® Desensitizer présentaient une sensibilité significativement moins importante que les dents servant de contrôles.

-Pour les lésions abrasives, c’est principalement la technique du brossage qui doit être revue. Un brossage horizontal traumatique est trop souvent rencontré et des mesures individuelles seront données telles que :
-a prescription d’une brosse à dents souple ;
-une technique de brossage vertical ;
-la prescription d’un dentifrice contenant du fluor et des bicarbonates et avec un faible taux d’abrasion (Pro-Email®, GlaxoSmithKline, etc.).
Lorsque l’origine est intrinsèque, le chirurgien-dentiste devra adresser son patient à un médecin pour traiter ses troubles gastro-osophagiens. La prescription de métoclopramide du type Primpéran® (Sanofi) permettra une réduction des vomissements. Une prise en charge par un psychologue ou un psychiatre est indispensable pour les patients atteints d’anorexie ou de boulimie.

-Pour les lésions à caractère érosif, il conviendra de corriger des habitudes alimentaires trop acides en :
-diminuant la fréquence des prises d’aliments ou de boissons acides ;
-utilisant une paille lors de l’ingestion d’un jus de fruit ou d’un soda ;
-inversant simplement les séquences alimentaires. Il suffit par exemple de ne pas finir le petit-déjeuner par un jus de fruit mais de le faire suivre par la prise d’un aliment riche en phosphate de calcium (lait, fromage, yaourt) qui contribuera à neutraliser le milieu salivaire ; ne se brossant jamais les dents immédiatement après avoir ingéré une boisson acide ou alors en se rinçant la bouche à l’eau ou en faisant des bains de bouche avec une solution fluorée après une consommation d’aliments ou de boissons acides
II peut être envisagé de traiter l’hypersensibilité en privilégiant d’abord les thérapeutiques non invasives ambulatoires que sont les dentifrices désensibilisants. Ces produits sont conçus pour agir par oblitération des tubuli dentinaires (Sensodyne de GlaxoSmith-Kline SGP), soit par coagulation de leur contenu organique, soit par minéralisation pour l’ensemble des autres spécialités (Pro-Email de GlaxoSmith-Kline SGP,Elmex Sensitive de Gaba). Ces dernières sont à base de sels de potassium, et modifient le potentiel d’excitabilité des nerfs entourant les odonto-blastes (Sensodyne de GlaxoSmithKline SGP, Fluo-caril de Procter & Gamble, Sensigel de Pierre Fabre Oral Care).
D’une façon générale la prescription de tels dentifrices ne doit pas être envisagée sans conseils comportementaux, car un brossage agressif réduit probablement l’efficacité de ces produits. Il reste que, le traitement ambulatoire est le choix impératif en première intention, ne serait-ce que pour mesurer l’attente du patient. En cas de récidive et de persistance de la demande, on doit en rechercher la cause. Soit le patient n’a pas changé ses habitudes malgré ce qui lui a été proposé, soit il y a tout simplement un facteur érosif associé qui n’a pas été identifié et qui ouvre très vite les tubuli dentinaires en éliminant tous les bouchons formés. Cela ne remet pas en cause l’efficacité du produit qui peut être valable dans la plupart des cas, mais pas dans celui-ci. Il faut alors rechercher la cause de cet échec.

-Traitement au laser
Dans la littérature récente, certains auteurs ont évoqué le traitement de l’hypersensibilité dentinaire à l’aide de lasers. Cette méthode est sensée entraîner la fermeture des tubuli dentinaires par la fusion de la dentine. Dans une revue de la littérature publiée dans ce domaine, KIMURA et coll. (2000) sont toutefois arrivés à la conclusion que l’efficacité de la technique de désensibilisation par laser n’est pas suffisante en cas d’hypersensibilités
importantes.

-Recouvrement parodontal
Une solution de remplacement pertinente et non invasive au traitement restaurateur face à l’inefficacité du collage sur ce type de substrat spécifique consiste à recouvrir la ou les lésions par chirurgie muco-gingivale plastique (lambeau déplacé latéralement ou coronairement, associé ou non à une greffe de conjonctif enfoui ou à une régénération tissulaire guidée). La technique du volet à déplacement coronaire peut, dans certains cas précis, être envisagée en tant que méthode de traitement (THOMPSON
et coll. 2000). Force est toutefois de constater que des récidives risquent de survenir dans un nombre non négligeable de cas (BERNIMOULIN 1976).
Cette méthode allie la suppression des hypersensibilités liées à la dénudation à un rendu esthétique inégalable. Le pronostic du traitement par chirurgie plastique parodontale et bien évidemment lié à la prise en charge préalable de la cause des lésions.

-Matériaux de restauration
Enfin, lorsque les possibilités ambulatoires ou non invasives ont échoué, ou s’il a été décidé de combler les pertes de substance, il peut être fait appel à de nombreux matériaux de restauration.
Si l’esthétique n’est pas un paramètre de premier ordre, on choisira de préférence une restauration avec un ciment verre ionomère modifié par addition de résine (CVIMAR) qui sera capable de former une liaison chimique avec la dentine sclérotique.

Sources consultées : http://www.sso.ch/doc/doc_download.cfm?uuid=8822585AD9D9424C4A2F93683916B619
http://www.espaceparodontax.fr/dossier_erosion_patho_progres4.html
Clinic – Septembre 2008 – vol. 29 Spécial Hypersensibilité Dentaire : Propos recueillis et présentés par Philippe de Jaegher