Hygiène bucco-dentaire : un programme de prévention dans le Val de Marne

PARIS, 24 février (APM Santé) – Un nouveau programme de prévention bucco-dentaire primaire et secondaire a été instauré depuis 2002 par le Conseil général du Val de Marne (CG 94) en direction des 0-18 ans, avec la volonté d’atteindre les objectifs de l’OMS pour 2010, a indiqué à APM Santé le Dr Philippe Hugues, chirurgien dentiste de santé publique, travaillant dans le cadre du service de santé publique dentaire du CG 94.

Les objectifs de l’OMS pour 2010 sont : 90% d’enfants âgés de 5 à 6 ans sans carie et un CAO/D = 1 à 12 ans. “En 1991, rappelle le Dr Hugues, le CG 94 mettait en place la Mission bucco-dentaire afin de développer un premier programme départemental de prévention bucco-dentaire en direction des enfants âgés de 0 à 11 ans, qui a ensuite été élargi aux collégiens et lycéens. L’objectif était de diminuer de façon significative le taux de caries par un changement des mentalités face à la santé dentaire et d’apporter une attention privilégiée aux populations à risque carieux élevé”.

POUR LES 0-6 ANS

De 0 à 6 ans, ce programme de prévention a été mis en place dans les 70 crèches et les 80 centres de PMI du département, afin d’intégrer la promotion de la santé bucco-dentaire aux actions sanitaires et sociales des structures de la Direction de l’Enfance et de la Famille et de créer chez les parents et le personnel entourant l’enfant, des comportements de prévention bucco-dentaire adaptés au développement de l’enfant. Depuis 2002, progressivement, dans les villes participantes, il s’élargit aux crèches et haltes garderies municipales.

“Dans cette optique, les personnels travaillant avec les enfants ont reçu une information générale afin d’harmoniser le message de prévention et des personnels-relais ont bénéficié d’une formation spécifique de 4 jours sur la base du volontariat. Des kits de brossage et des matériels pédagogiques (livres, jeux, vidéo, CDRom…) leur ont été délivrés”, explique à APM Santé le Dr Hugues.

Dans les écoles maternelles, un programme de prévention primaire a été instauré avec de l’éducation à la santé et la réalisation d’un brossage en grande section.

POUR LES 6-11 ANS

Dans les établissements scolaires du primaire, le programme de prévention comporte deux volets : un volet de prévention primaire et un volet de prévention secondaire.

“Le but du programme de prévention primaire destiné aux 6-11 ans a été d’intégrer la promotion de la santé bucco-dentaire à l’école et de protéger les dents des enfants sur une période couvrant le remplacement de la plupart des dents temporaires par les dents définitives, en instituant des gestes d’hygiène réguliers et en utilisant le fluor par bains de bouche”, poursuit le représentant du service de santé publique dentaire du CG 94.

Ainsi, dans chaque ville du département qui le souhaite, ce programme fait l’objet d’une convention couvrant une durée d’au moins 6 ans entre la ville et le département. “Ce dernier assure la formation de dentistes coordinateurs et leur donne le matériel d’animation. Il apporte une aide financière et logistique à la ville, fournit le matériel d’hygiène et pédagogique aux écoles et transmet les résultats des enquêtes épidémiologiques et des passages de camion de dépistages concernant les écoles de chaque ville impliquée”, poursuit le Dr Hugues. Cette action concerne 60 à 70% de la population répartie sur 23 villes conventionnées, précise-t-il.

Le Département, parmi ses engagements, a la volonté d’étendre ce programme à l’ensemble des communes.

Les objectifs sont à la fois d’intégrer la promotion de la santé bucco-dentaire à l’école et de protéger les dents des enfants par des travaux pratiques.

Quant au programme de prévention secondaire, il réside dans la réalisation d’un examen des enfants de CP et de CM1 par un dentiste de la Mission à bord du camion de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), avec son personnel technique. Pendant ce temps, un agent de prévention bucco-dentaire de la CPAM effectue une animation d’éducation à la santé sur ce thème auprès des enfants. Le titre dentaire, créé à cette occasion, a permis d’adjoindre à ces initiatives, un volet social par la prise en charge à 100% des soins découlant du dépistage.

Les partenaires de cette action, outre la CPAM, sont l’Inspection académique et le FNPEIS (fonds national de prévention et d’éducation à la santé).

“Le passage d’un camion de dépistage représente un facteur important pour la motivation et l’incitation aux soins pour les enfants et leur famille, un outil d’information régulier de l’état de santé bucco-dentaire des enfants de ces tranches d’âges sur 46 communes, mais c’est également un moyen d’étendre aux villes non conventionnées l’éducation à la santé et de sensibiliser celles-ci à la santé publique dentaire”, souligne le Dr Hugues.

De fait, depuis 1999, un second camion tourne sur les villes du département, permettant de dépister environ 15.000 enfants par an et en moyenne la même ville tous les 2 ans. Un troisième camion a été souhaité pour permettre un passage annuel.

Le CG 94 a également mis en place des évaluations de ses actions pour la prévention bucco-dentaire par le biais d’études épidémiologiques renouvelées tous les 5 ans, la première ayant eu lieu en 1991.

UN NOUVEAU PROGRAMME POUR LES 11-18 ANS

“Pour les 11-18 ans, depuis 2002, le programme se met également en place dans les collèges et les lycées, axé sur la prévention primaire, une initiative propre au CG 94”, annonce à APM Santé le Dr Hugues.

La sensibilisation des élèves du secondaire doit se faire à travers des projets d’établissements par une formation et une information préalable de la santé scolaire et de l’équipe éducative.

A destination des adolescents, des centres de prévention bucco-dentaires dotés d’un dentiste référent et répartis sur l’ensemble du Val de Marne interviendront au niveau des collèges, selon la demande, le département fournissant là encore les outils pédagogiques et le matériel d’hygiène. Un projet de formation en ligne (e-learning) sur le site des collégiens est en cours de réalisation.

“Selon une idée de transversalité, tous les acteurs sont en train de faire coïncider un travail sur la nutrition sur celui réalisé en bucco-dentaire, et ceci quel que soit l’âge, afin d’offrir sur le terrain une action plus élargie d’éducation à la santé”, conclut le Dr Hugues./ajr