“En France une récente étude sur les causes d’extractions dentaires démontre que 50 à 60 % de ces actes sont dus aux conséquences de la carie, tandis que 30 à 40 % sont dus aux conséquences des parodontites [15]. Les maladies parodontales correspondent à un ensemble de pathologies qui aboutissent à la destruction du parodonte, tissus incluant la gencive et les structures d’ancrage de la dent : ligament alvéolo-dentaire, cément et os alvéolaire. Elles passent par deux stades distincts : les gingivites, confinées au rebord gingival et les parodontites, maladies destructrices des tissus de soutien de la dent. Les parodontites sont qualifiées d’infections polymicrobiennes de type mixte à prédominance anaérobie. Les bactéries y jouent un rôle étiologique majeur par l’intermédiaire des facteurs de virulence qu’elles libèrent, mais aussi par la stimulation des réactions immunologiques et inflammatoires qu’elles suscitent. Face aux mêmes pathogènes, l’issue de la maladie est très variable selon les individus et leurs systèmes de défense [22]. En effet il semblerait que certains sujets aient une susceptibilité accrue aux maladies parodontales et que cette réaction exacerbée soit au moins pour partie d’origine génétique. Dans cette optique, Kornmann et coll (1997) [17] ont participé à la mise au point d’un test génétique, le test PST (Periodontal Susceptibility Test) qui permettrait de déterminer la susceptibilité des patients à la parodontite chronique et ainsi de mettre en place une thérapeutique préventive, curative et une maintenance adaptées [21].
Suite à cette innovation, nombre de chercheurs et de firmes ont essayé d’identifier de nouveaux marqueurs de susceptibilité mais sans succès jusqu’à présent dans le domaine des maladies parodontales.
Toutefois ce type de test a déjà trouvé plusieurs applications en médecine. Leur mise au point et leur commercialisation soulèvent depuis un certain nombre d’interrogations d’ordre éthique que ce mémoire se propose de développer afin qu’instruis de ces réflexions et expériences de leurs collègues médecins, les chirurgiens dentistes puissent mieux aborder ces nouvelles technologies dans l’éventualité où elles trouveraient des indications dans leur exercice.
Sous une première partie sera présentée la médecine prédictive et la problématique sous-jacente à son essor.
Sous une seconde partie sera développée la question de l’éthique de la recherche, son cadre juridique, déontologiques et ses limites.
Sous une troisième partie seront discutés les risques de dérives nés de l’utilisation des tests génétiques dans le monde du travail et des assurances.
Enfin sous une dernière partie nous développerons les risques éventuels spécifiques à l’odontologie.”