Les protéines de la matrice extracellulaire de l’émail sous la forme d’un dérivé de la matrice de l’émail EMDOGAIN® (EMD) ont été utilisées avec succès pour imiter la cémentogénèse naturelle à restaurer un ligament parodontal, un cément et un os alvéolaire chez des patients ayant eu une parodontite sévère. Lorsqu’il était appliqué sur des surfaces radiculaires dénudées l’EMD formait une matrice qui facilitait localement les réponses régénératrices dans les tissus parodontaux adjacents. Les mécanismes cellulaires comme les facteurs de croissance autocrine, la synthèse de la matrice extracellulaire ou la croissance cellulaire apportant la régénération du ligament parodontal avec l’EMD sont cependant fort peu connus.
Des cellules humaines du ligament parodontal (PDL) ont été mises en culture sur l’EMD et suivies pour leur taux d’attache cellulaire, la prolifération, la copie de l’ADN et le métabolisme. De plus, les niveaux d’AMP cyclique (cAMP) cellulaires et la production autocrine de facteurs de croissance sélectionnés ont été suivis par des essais immunologiques. Des contrôles comprenant des cellules PDL et éphitéliales ont été effectués en cultures parallèles. Le taux d’attache cellulaire des cellules PDL, la croissance et le métabolisme augmentaient de manière significative en présence de l’EMD dans les cultures. De même, les cellules exposées à l’EMD possèdaient davantage de cAMP intracellulaire signalant ainsi une production autocrine de TGF-1, IL-6 et PDGF AB comparées aux groupe de témoin. Les cellules épithéliales augmentaient la sécrétion de cAMP et de PDGF AB lorsque l’EMD était présent, mais la prolifération et la croissance étaient inhibées. Les cellules PDL mises en culture et exposées à l’EMD augmentaient le taux d’attache, le taux de croissance et le métabolisme et relâchaient ensuite différents facteurs de croissance dans le milieu. L’interaction cellulaire avec l’EMD engendrait un signal cAMP intracellulaire après lequel les cellules secrétaient TGF-1, IL-6 et PDGF AB. Cependant la croissance cellulaire épithéliale était inhibée par le même signal. Ceci suggère que l’EMD favorise la croissance cellulaire mésenchymateuse sur l’épithélium et que les facteurs de croissance autocrine libérés par ces cellules PDL exposées à l’EMD contribuent à la guérison parodontale et la régénération dans un processus semblable au développement radiculaire naturel.
Lyngstadaas, Staale P., Lundberg, Eva, Ekdahl, Helena, Andersson, Christer & Gestrelius, Stina (2001)
Autocrine growth factors in human periodontal ligament cells cultured on enamel matrix derivative.
Journal Of Clinical Periodontology 28 (2), 181-188.
doi: 10.1034/j.1600-051x.2001.028002181.x