“Fumer atténue les méchanismes de défense du corps et interfère avec le processus de guérison” explique Robert Genco, DDS éditeur en chef du Journal of Periodontology “les fumeurs doivent comprendre qu’ils augmentent le risque d’échec du traitement, les complications et également le temps de traitement de la pathologie parodontale.”
Un traitement parodontal de fumeurs devrait s’accompagner de sérieux encouragement à cesser de fumer”
“Des bonnes nouvelles arriveront pour votre bouche lorsque vous cesserez de fumer” dit même Jack Caton DDS Président de l’American Academy of Periodontology (AAP) à ses patients.
Il a été démontré que la nicotine dans le tabac diminue l’écoulement de sang dans la bouche et réduit de 50% l’oxygénation de l’os (les patchs nicotiniques de sevrage n’y changent rien…).
D’autre part, on a constaté que le tabagisme à la pipe peut être plus mauvais que celui des cigarettes à cause des températures plus élevées produites dans la mâchoire supérieure.
-La Maladie Parodontale
Vingt ans de recherche prouve que le tabagisme est probablement un véritable facteur de risque pour le parodontite. Un fumeur a 2 à 3 fois plus de risque de développer médicalement une parodontite. En plus de la prévalence accrue, les fumeurs subissent également la maladie périodontale de façon plus grave. Une étude parue dans le Journal of Periodontology d’Octobre 1998 a montré que au bout de 10 séances de traitement parodontaux, une inflammation parodontale persistait chez 43 % des fumeurs contre 11% de non-fumeurs. (l’étude incluait 35 fumeurs et 35 non-fumeurs). Selon une étude parue dans JADA, Vol.129 de Mars 1999 le tabac est associé à une moins bonne réponse au traitement parodontal et à un risque accru d’échec implantaire.
-Perte d’os et de tissu :
Une étude a indiqué qu’il y a un lien direct entre la perte de tissus oraux et le fait de fumer.(1) en outre le fait de fumer a eu un impact significatif sur la perte d’os. (7)
-Perte de dents et édentation :
La perte de dent et l’édentation est plus commune chez les fumeurs que chez les non-fumeurs 4 chez des adultes plus âgés se produit en raison de l’exposition accrue à des bacteries. (2,6) pathogènes le tabagisme également prédispose des patients pour développer une maladie.(2,6) parodontale plus grave.
-Péri-Implantite :
La formation des poches muqueuses profondes avec l’inflammation de la muqueuse péri-implantaire (autour des implants dentaires) se nomme péri-implantite. Les fumeurs qui ont été traités avec des implants dentaire ont un plus grand risque de développer le péri-implantite. Cette condition peut mener à la plus grande résorption de l’os péri-implantaire. Si elle n’est pas traitée à temps, la péri-implantitis peut mener à implanter l’échec.
Dans une large étude rétrospective, où 540 patients avec 194 implants Branemarck sont évalués sur une période de 6 ans, BAIN et MOY ( 1993 ) montrent, en comparaison avec les non-fumeurs sur un plus grand taux d’échec significatif chez les fumeurs. Dans cette étude des patients partiellement ou totalement édentés sont évalués et le fait de fumer ou pas est noté à partir de l’historique du patient reporté par lui-même.
Cependant, la quantité de cigarette et le nombre d’années de consommation n’ont pas encore été quantifiés.
De plus la plupart des implants ont été placés chez des non-fumeurs (1800 soit 82 %, contre 94 % soit 18 % chez le fumeur ).
Le taux d’échec chez le fumeur est de 11,28 % alors qu’il est beaucoup plus bas chez le non-fumeur (4,76 %).
Si l’on considère le site d’implantation, il n’existe pas de différence entre le fumeur et le non-fumeur, pour les implants placés dans la région postérieure mandibulaire, alors qu’il existe des différences significatives pour les implants placés dans la région antérieure mandibulaire et au maxillaire.
Aucune différence n’est notée entre les fumeurs et les non-fumeurs, si l’on prend comme critère l’âge, le sexe, le nombre d’implants par patient ou la longueur moyenne des implants. Cependant, le taux d’échec pour les implants courts est très élevé chez le fumeur (30,7 % d’échec pour les implants de 7mm).
Les auteurs concluent que le succès implantaire est plus faible dans la région postérieure maxillaire. Dans toutes les zones exceptée la région antérieure mandibulaire, le taux d’échec est significativement plus élevé chez le fumeur que le non-fumeur.
Dans un article plus récent évaluant l’effet du tabac sur l’échec implantaire, une analyse rétrospective est conduite avant la mise en charge des implants ( DE BRUYN et COLLEART, 1994) . Cette étude montre l’absence d’effet du tabac pour 208 implants placés à la mandibule (un seul échec). Au maxillaire, 10 implants sur 244 sont des échecs (4%), 7/78 (9%) chez le fumeur, et 3/166 (1%) chez le non-fumeur, avec une différence significative. Les auteurs notent que 31% des fumeurs ont des échecs implantaires malgré une bonne qualité osseuse, l’utilisation d’implants longs et une bonne stabilité primaire. Ils concluent que le tabac a un effet négatif sur la survie initiale des implants avant la mise en charge prothétique.
BAIN (1997) étudie l’effet d’un protocole d’arrêt du tabac sur le succès ou l’échec implantaire. Il suit 223 implants consécutifs pendant 3 ans. Les patients sont divisés en trois groupes : non-fumeurs, fumeurs ayant suivi un protocole d’arrêt, et fumeurs continuant à fumer. Leurs résultats montrent une différence statistiquement significative entre les taux d’échec des fumeurs et des non-fumeurs, et entre les fumeurs ayant arrêté de fumer et ceux ayant continué. Il n’y a pas de différence significative entre les non-fumeurs et les fumeurs ayant arrêté de fumer. Ces résultats montrent un bénéfice évident favorisant les patients ayant suivi un protocole d’arrêt.
Ces études ne fournissent aucune idée des mécanismes associés à l’échec chez les fumeurs, cependant il est probable qu’ils soient liés à l’un ou l’ensemble de facteurs tels que vasoconstriction systémique, diminution du flux sanguin, augmentation de l’agrégation plaquettaire, dysfonctionnement des PMN, qui ont été mis en évidence chez le fumeur. Tous ces phénomènes étant réversibles avec le temps une fois que l’usage de la nicotine et des produits dérivés du tabac est stoppé, il semble logique que cette réversibilité survienne chez les patients appartenant au groupe ayant arrêté de fumer dans l’étude de Bain.
Généralement, une mauvaise qualité ou une quantité osseuse réduite est considérée comme un facteur de risque d’échec implantaire. JAFFIN et BERNMAN (1991) mettent en évidence un taux d’échec nettement plus élevé dans l’os de type IV. Une mauvaise qualité osseuse a également été associée à la consommation de tabac. HOPPER et SEEMEN (1994) comparent la densité osseuse chez des jumelles, entre lesquelles la seule différence est la quantité de cigarettes consommées (soit 10 paquets par an de différence). Les auteurs concluent que les femmes qui fument un paquet de cigarettes par jour durant leur vie adulte, auront à la ménopause un déficit osseux moyen de 5 à 10%. (11)
Dans une étude rétrospective entreprise à l’université de Vienne, on a comparé les tissus péri-implantaires des fumeurs et des non-fumeurs. Les fumeurs ont montré de plus hautes valeurs d’indice de saignement avec de plus grande manifestations de péri-implantite, de profondeur de poche et radiographiquement la résorption perceptible d’os autour du implantent, en particulier au le maxilla.8
Beaucoup d’études de recherches ont prouvé que le tabagisme peut mener à des taux plus élevés d’échec implantaire. 3.4.5.6 Senerby et Roos ont discuté des causes déterminantes pour le succès de l’ostéointégration des implants oraux, confirmant que le tabagisme peut mener à un taux d’échec plus élevé.(3)
Les ex-fumeurs ont un risque inférieur de développer une parodontite que les fumeurs courants. La cessation du tabagisme aura comme conséquence une amélioration de la santé parodontale et des chances pour le patients pour la réussite de l’ostéointégration.4,9
Conclusion :
N’importe quel patients qui décide de poursuivre le tabac en cours de traitement, doit être prévenu qu’il doit s’attendre à une cicatrisation plus lente et à un plus grand risque d’échec s’il continue de fumer pendant ou après la période de cicatrisation du traitement. Chez les patients qui s’arrêtent de fumer 3 à 4 semaines avant le placement d’implant et ne fument pas pendant la période de cicatrisation, le résultats PEUT s’améliorer. Quelques dentistes placent des implants dentaires chez les fumeurs, mais ces patients doivent se rendre compte du risque accru qu’ils assument.
Chez plusieurs de patients le traitement implantaire peut être une bonne occasion de s’arrêter de fumer. Certains dentiste (aux USA) vont jusqu’à accompagner les patients dans cette démarcher et prescrire une médication appropriée.
Même si certains mécanismes sur les effets du tabac en implantologie restent à étudier, il a été clairement démontré que le tabac est un facteur de risque pour l’échec implantaire, surtout lorsque les implants sont placés au maxillaire ou dans un os de mauvaise qualité.
SOURCES :
1. The oral-burn syndrome and its effects on dental implants. R. Cullen. J Oral Implantol 1998;24(4):219-21.
2. Periodontal diseases and dental implants in older adults. Wilson, Higginbottom. J Esthet Dent 1998;10(5):265:71.
3. Surgical determinants of clinical success of osseointegrated oral implants: a review of the literature. Sennerby, Roos. Int J. Proshtodont 1998 Sept-Oct; 11(5):408-20.
4. Cigarette smoking and periodontal diseases: etiology and management of disease. Tonetti. Ann Periodontol 1998 Jul;3(1):88-101.\
5. Biological factors contributing to failures of osseointegrated oral implants. (II) Etiopathogenesis. Esposito, Hirsch, Lekholm, Thomsen. Eur J Oral Sci 1998 Jun;106(3):721-64.
6. Influences of smoking on the periodontium and dental implants. Dent Update 1997 Oct; 24(8)328-30.
7. A prospective 15-year follow-up study of mandibular fixed prostheses supported by osseointegrated implants. Clinical results and marginal bone loss [published erratum appears in Clin Oral Implants Res 1997 Aug;3(4):342] Clin Oral Implants Res 1996 Dec;7(4):329-36.
8. The relationship of smoking on peri-implant tissue: a retrospective study. Haas R; Haimbock W; Mailath G; Watzek G. J Prosthet Dent 1996 Dec;76(6):592-6.
9. Smoking and implant failure—benefits of a smoking cessation protocol. Int J Oral Maxillofac Implants 1996 Nov-Dec;11(6):756-9.
10. The effect of smoking on early implant failure. DeBruyn, Collaert. Clin Oral Implants Res 1994 Dec;5(4):260-4.
11 UNIVERSITE PARIS XI FACULTE DE MEDECINE DE PARIS-SUD U.F.R. KREMELIN-BICETRE / ANNEE 2001 MEMOIRE PRESENTE POUR LE DIPLOME UNIVERSITAIRE DE TABACOLOGIE PAR Dr Marc ZNATY / LE TABAC : Incidences sur le développement des maladies parodontales. Incidences sur les thérapeutiques parodontales et implantaires. Conception et réalisation d’un manuel d’information “Les méfaits du tabac sur vos gencives. ”
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