Les combinaisons à doses fixes d’analgésiques sont utiles et efficaces à condition qu’elles résultent d’un développement clinique rationnel. C’est pourquoi les indications doivent être soutenues par une évaluation fondée sur des essais cliniques de qualité. L’association tramadol-paracétamol répond à cette démarche.
Les associations d’antalgiques, pour être utilisables, doivent répondre à différents critères d’études capables de mettre en évidence leur efficacité et leur sécurité, c’est-à-dire des essais cliniques de qualité. Ces derniers font principalement appel à la pharmacocinétique et la pharmacodynamique.
L’objet principal de la pharmacocinétique est d’évaluer la relation « dose-effet » du produit. C’est-à-dire de déterminer, en fonction des différents paramètres du produit (absorption, distribution, métabolisme et élimination), sa concentration efficace. La pharmacodynamique mesure l’effet thérapeutique et les effets indésirables.
Pour être utilisables, les associations d’antalgiques doivent apporter un bénéfice : en augmentant l’efficacité antalgique ; en diminuant le rapport efficacité/risque ; en favorisant l’observance. Pour cela, les combinaisons doivent être rationnelles, c’est-à-dire procurer une analgésie synergique ou additive qui soit supérieure à l’analgésie produite par chaque molécule, et conserver le même niveau d’efficacité tout en présentant un meilleur profil de sécurité.
Elles doivent enfin, pour être choisies, répondre à trois critères différents : utiliser des molécules ayant des cibles biologiques distinctes ; comporter des doses unitaires suffisantes et justifiées ; afficher un rapport « bénéfice-risque » supérieur à celui de chacun des constituants.
Les associations d’antalgiques peuvent être libres ou fixes. Si les associations libres présentent de nombreux avantages, tels que la liberté de choix des principes actifs ou l’individualisation des posologies, elles génèrent un inconvénient de taille : celui de l’automédication.
L’association tramadol-paracétamol
L’association tramadol-paracétamol (TP) a fait l’objet de différents essais cliniques. Le premier portait sur son efficacité en dose unique après une extraction dentaire. L’essai comportait cinq bras thérapeutiques : TP (75 mg-650 mg), tramadol (75 mg), paracétamol (650 mg), ibuprofène (400 mg) et placebo. Les résultats ont démontré que l’association était aussi efficace que l’ibuprofène, référence dans ce genre de douleur et ce de façon aussi durable, mais avec un délai d’efficacité plus long. Les effets secondaires, nausées, vomissements et vertiges, étaient comparables à ceux provoqués par le tramadol seul. L’association en prises répétées, dans l’arthrose, a montré une efficacité supérieure au placebo.
Enfin, un dernier essai contrôlé comparant l’association tramadol-paracétamol (37,5 mg-325 mg) au tramadol seul (50 mg) en prises répétées a montré que l’association procurait une meilleure antalgie, avec moins d’effets indésirables que le Tramadol.
Dr Christine JEANROY
Symposium organisé par les Laboratoires Grünenthal.
Source “le quotidien du médecin”
Article du 19-Déc-2002 par Christine JEANROY
Association d’antalgiques : une bonne évaluation est primordiale