Patrick H. Warnke de l’Université de Kiel en Allemagne et ses collègues ont cherché à réparer la mâchoire d’un homme de 56 ans dont une partie de l’os de la mâchoire a été amputée en raison d’un cancer.
Ils ont pour cela utilisé les techniques de tomodensitométrie en 3 dimensions et de conception assistée par ordinateur, afin de produire une prothèse virtuelle.
Ils ont créé à partir de ce modèle une matrice en titane qu’ils ont remplie de blocs minéraux osseux servant de support, recouverts de moelle osseuse du patient et de 7 mg de protéine morphogénique osseuse 7 (BMP7) humaine recombinante permettant de convertir les cellules précurseurs indifférenciées en cellules progénitrices d’os.
Ce greffon a ensuite été implanté dans un muscle dorsal du patient pendant 7 semaines, puis transplanté comme un lambeau musculo-osseux indépendant afin de réparer le déficit mandibulaire.
La tomodensitométrie a montré qu’il y avait eu néoformation de tissu osseux, aussi bien avant qu’après la transplantation.
Le patient a récupéré la capacité de mastication. Dès la 4ème semaine après la transplantation, le patient a pu mâcher son premier dîner depuis 9 ans, composé de pain et saucisses. Auparavant, il ne pouvait manger que des aliments liquides ou mous.
“Cette technique permet d’alléger le fardeau opératoire par rapport aux techniques conventionnelles [la greffe autologue à partir d’une côte par exemple] en évitant la création d’un déficit osseux secondaire”, concluent les auteurs.
(The Lancet, 28 août, Vol 364, pp. 766-770)