En dix ans, le département a perdu une vingtaine de dentistes. D’ici 2019, 40 % des praticiens seront partis à la retraite. Un vrai problème de santé publique.
La chirurgie dentaire n’est pas épargnée par la désertification médicale. Le scénario annoncé est même jugé catastrophique. « Le ratio idéal, c’est un dentiste pour 1.600 habitants, indique Jean-Patrick Robert, président du conseil de l’Ordre. Nous, ici, nous sommes aujourd’hui à un pour 2.600 ! » Un sombre bilan qui classe les Deux-Sèvres à l’avant-dernier rang des onze départements composant la région administrative dudit conseil. Juste devant la Creuse ! En 10 ans, une vingtaine de praticiens ont été perdus par les Deux-Sèvres. Les rares installations n’ont pu compenser les départs et aucun des cabinets n’a fait l’objet du moindre rachat. Et le pire est à venir : « D’ici 2019, 40 % des dentistes auront pris leur retraite », confie Jean-Patrick Robert. […]
Pour tenter d’enrayer la débandade, le président entrevoit tout de même quelques pistes. La première serait de doter enfin l’université de Poitiers d’un section de chirurgie dentaire. Et que les stages actifs obligatoires pour les étudiants de 6e année puissent s’effectuer, non pas à proximité des facs de Nantes et Bordeaux, comme c’est toujours le cas, mais dans des zones déficitaires. Ces stages de 200 heures, véritable conduite accompagnée de cabinet, combinés à des remplacements, pourraient contribuer à faire tomber des idées reçues sur le département.
Des maisons médicalisées communales
La troisième voie, déjà ouverte par quelques communes, ce sont les maisons médicalisées où plusieurs professions de santé peuvent rompre leur isolement et réduire leur coûts en mutualisant leur moyens. Un sujet sur lequel Jean-Patrick Robert travaille avec le président du conseil de l’Ordre des médecins auquel la préfète a d’ailleurs demandé de faire un état des lieux.
Article de Fabien Bonnet la Nouvelle République samedi 11 avril 2009