Selon ce travail, cette approche présenterait un rapport coût/efficacité positif à l’égard du dépistage du cancer buccal et réduirait de 2.937 à 17.621 euros le coût des soins pour que chaque patient gagne une année supplémentaire de vie en bonne santé.
Partant de l’hypothèse que le traitement des lésions buccales précancéreuses réduit le risque qu’elles deviennent malignes, le Dr Paul Speight, de l’université de Sheffield en Angleterre, et ses collègues, ont envisagé divers scenarii, allant de l’absence totale de dépistage à un dépistage systématique lors des visites chez le médecin, sur une population hypothétique de Britanniques âgés de 40 ans et plus.
Le dépistage des patients les plus à risque, à savoir les fumeurs et les gros consommateurs d’alcool, a donné les résultats les plus significatifs.
Selon le Dr Michael Kahn, de l’Université Tufts et membre de la société dentaire du Massachusetts, le pronostic des personnes à qui l’on a diagnostiqué un cancer buccal à un stade précoce est excellent.
Si l’on s’en réfère à ces résultats, le dépistage des personnes âgées de 40 à 70 ans peut avoir un rapport coût/efficacité supérieur à celui des patients plus âgés. Réalisé par des médecins généralistes, le dépistage du cancer buccal se révèle légèrement plus efficace que lorsqu’il est réalisé par les dentistes.
Ce n’est en revanche pas le cas aux Etats-Unis, où les étudiants en dentaire sont nettement mieux formés au dépistage des cancers buccaux que les étudiants en médecine, souligne le Dr Kahn.
La plupart des gens atteints d’un cancer buccal s’en rendent compte lorsque la maladie est déjà à un stade très avancé, ce qui accroît la difficulté, la durée et le coût du traitement. La survie n’a pas connu d’amélioration depuis plusieurs décennies et, selon des études récentes, l’incidence augmente, soulignent les auteurs. Le seul moyen d’inverser la tendance est donc, à leurs yeux, d’améliorer la détection des lésions buccales lorsqu’elles sont encore de petite taille./ar/ajr
(Health Technology Assessment, 16 mai 2006, vol. 10 n°14)Mercredi 17 mai 2006 – Copyright © APM-Santé