Ces deux antalgiques, largement prescrits et utilisés en automédication pour traiter la fièvre et la douleur de l’enfant, présenteraient une efficacité à peu près comparable chez l’adulte (avec une légère supériorité éventuelle de l’ibuprofène). En revanche, leur efficacité et leur sécurité d’emploi n’ont pas été clairement établies chez l’enfant.
Le Dr David Perrott, de l’unité de recherche sur la douleur de l’hôpital des enfants de Sydney (Australie), et ses collègues ont donc passé en revue les résultats de 17 études (comptant chacune une quarantaine de jeunes participants) portant sur la comparaison de l’efficacité analgésique ou antipyrétique du paracétamol et de l’ibuprofène, ainsi que sur leur sécurité d’utilisation.
Les données de trois études -regroupant 186 enfants présentant une douleur consécutive à une extraction dentaire ou une angine et décrites par les auteurs comme “petites mais de bonne qualité”- donnent à penser que la prise d’une dose unique de paracétamol (7 à 15 mg/kg) ou d’ibuprofène (4 à 10 mg/kg) apporte un soulagement de la douleur comparable, indiquent les auteurs.
En revanche, les résultats de la dizaine d’analyses portant sur le soulagement de la fièvre de plus de 1.000 enfants accordent un bénéfice supérieur à l’ibuprofène. D’après les auteurs, le surcroît d’efficacité de cette spécialité se manifeste de façon plus flagrante avec le temps (plus marqué à 4 ou 6 heures après la prise qu’après 2 heures) ou pour une dose administrée plus importante (plus marqué quand on se rapproche de la limite maximale : 10 à 15 mg/kg).
Enfin, aucun élément des différentes études analysées n’a laissé suspecter que ces deux médicaments diffèrent entre eux, ou par rapport à un placebo, du point de vue de la sécurité d’utilisation.
Contrairement aux auteurs des synthèses déjà publiées, les membres de l’équipe du Dr David Perrott concluent donc qu’il n’existe aucune différence entre l’efficacité analgésique et la sécurité d’emploi du paracétamol et de l’ibuprofène, mais que ce dernier possède des propriétés antipyrétiques supérieures./mr
(Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, juin 2004, vol. 158, n° 6, p. 521-526)
Mercredi 09 juin 2004 – Copyright © APM-Santé – Tous droits réservés