Confronté à un problème dentaire, un malade est mieux remboursé s’il a pris le soin de rendre visite fréquemment à son dentiste que s’il n’y a pas mis les pieds depuis dix ans. En vigueur en Allemagne, ce type «d’incitations positives» fait partie des pistes explorées pour la réforme de l’assurance-maladie.
Inexistante en France, cette logique est évoquée par le Haut conseil sur l’avenir de l’assurance-maladie dans son rapport rendu le 23 janvier dernier.
«Il n’existe pas aujourd’hui de faculté de moduler le remboursement selon la démarche de soins qui serait librement choisie par l’assuré», y déplorent les auteurs du rapport, qui devait servir de base à la réflexion sur la réforme de la «Sécu». Or, «une telle modulation parait souhaitable et légitime».
En revanche, cette réflexion a déjà été menée en Allemagne, dans le domaine des soins dentaires notamment. Si l’assuré a adopté par le passé une démarche de prévention, cela lui donne ainsi droit à des taux de remboursement plus élevés des prothèses et des implants dentaires.
Ainsi, le taux de remboursement passe de 50% à 60% si le patient a consulté un dentiste au moins une fois par an pendant les cinq dernières années, et à 65% s’il a fait cette visite annuelle pendant les dix dernières années. Les enfants entre 6 et 18 ans doivent avoir été examinés deux fois par an pour bénéficier de cette disposition.
Par ailleurs, la loi réformant le système de santé adoptée le 17 octobre dernier en Allemagne permet aux caisses de Sécurité sociale d’offrir aux assurés des avantages, sous forme de diminution des contributions ou de versement de primes, en échange de certains comportements, comme la participation à des programmes de prévention et à des actions de dépistage, ou l’inscription auprès d’un médecin référent.
© AP – The Associated Press