Les résultats présentés par Y Han confortent cette hypothèse physiopathologique. En effet, dans cette étude, 34 liquides amniotiques obtenus par amniocentèse chez des femmes en travail prématuré ont été analysés par PCR à la recherche d’ARN ribosomal bactérien. Dans un cas, l’analyse a permis de découvrir la présence du matériel génétique d’une souche non cultivable de Bergeyella dite AF14. Cette même souche était également présente dans la plaque dentaire de la patiente, mais absente de ses voies génitales inférieures.
Cette observation suggère donc que la souche de Bergeyella, responsable de la chorioamniotite provenait de la cavité buccale. Il est donc possible d’imaginer qu’une bactérie d’origine buccale puisse pénétrer dans le flux sanguin à l’occasion de lésions gingivales pour finir par infecter la cavité utérine en induisant un accouchement prématuré.
Ce cas clinique ne peut à lui tout seul permettre d’affirmer quoi que ce soit, mais il soulève de nombreuses questions sur les possibilités de contamination de l’utérus par des bactéries d’origine extra-génitale. Il est d’autant plus important de continuer les recherches dans cette voie que la prise en charge thérapeutique de l’accouchement prématuré est actuellement un échec, tout au moins du point de vue obstétrical.
Source 17/05/06, (JIM), Dr Jean-Michel Brideron
Han Y et coll. : « Transmission of an Uncultivated Bergeyella Strain from the Oral Cavity to Amniotic Fluid in a Case of Preterm Birth » Journal of Clinical Microbiology 2006 ; 44 : 1475-83.