Dents de sagesse : l’extraction ne doit pas être systématique

PARIS, 28 novembre (APM Santé) – L’extraction des dents de sagesse ne doit pas devenir systématique et répond à des situations cliniques précises, a expliqué le Dr Armelle Maniere-Ezvan (Rennes) lors d’un point de presse organisé en marge du congrès de l’Association dentaire française (ADF), qui s’est tenu la semaine dernière au Palais des Congrès à Paris.
Actuellement, de plus en plus de jeunes patients souhaitent se faire arracher les troisièmes molaires également appelées dents de sagesse, bien que l’indication de cette intervention ne soit pas justifiée. “Toutes les études scientifiques montrent que l’extraction de la troisième molaire n’a aucun impact sur le positionnement des dents de devant par exemple”, précise le Dr Ezvan.

En outre, “Une étude menée auprès de 243 adultes âgés de 20 ans, dont les résultats ont été présentés dans un rapport de la Haute autorité de santé (HAS, ex-ANAES) de 1997, indique que chez 44% des volontaires, les dents de sagesse sont bien positionnées à 20 ans”, souligne Armelle Maniere-Ezvan.

En revanche, l’extraction de la dent de sagesse devient indispensable lorsque celle-ci se situe trop près de la racine de la deuxième molaire et risque ainsi de la résorber, ou encore si la dent de sagesse est trop inclinée horizontalement ou en cas de manque évident d’espace pour son évolution. “Dans les cas cités ci-dessus, l’intervention doit être effectuée au plus tôt, idéalement vers l’âge de 15 ans car l’opération se révèle plus risquée entre 20 et 25 ans, en raison de la présence de fibres nerveuses très concentrées près des dents de sagesse”, souligne la spécialiste.

Afin de détecter les situations cliniques à risque, nécessitant une extraction de la dent de sagesse, le Dr Ezvan recommande de réaliser une téléradiographie de profil ainsi qu’une radiographie panoramique chez le jeune adolescent.

Le Dr Ezvan rappelle enfin que les dents de sagesse se révèlent très utiles chez un patient adulte pour la mise en oeuvre d’un traitement orthodontique. “La dent de sagesse est aussi importante que les autres dents”, souligne le Dr Ezvan. Néanmoins, la spécialiste rappelle qu’entre 16 et 20% de la population générale ne possède pas de dents de sagesse.