La bouche étant constamment exposée à des bactéries commensales vivant et se développant à l’intérieur de la cavité buccale, les parois de celle-ci ont mis en place une ligne de défense constituée de peptides appelés bêta-défensines humaines 2 et 3 (hBD2 et hBD3) protégeant les individus contre les maladies infectieuses et accélérant le processus de cicatrisation des plaies buccales.
Aaron Weinberg, dentiste et microbiologiste à la faculté dentaire Case à Cleveland, étudie depuis les années 1990 les défenses naturelles de la bouche et la façon dont elles combattent les virus et les bactéries. Intrigué par le fait que le VIH est rarement contracté au niveau de la bouche, le chercheur a voulu percer le secret des moyens de défenses existant à ce niveau-là.
Avec des collègues de l’école de médecine Case, il a découvert que les petits peptides produits par les cellules tapissant les parois de la cavité buccale se fixent directement aux particules virales et peuvent même réguler d’importants récepteurs que le virus utilise pour infecter les cellules humaines.
Alors que les défensines hBD1, disséminées dans la peau et les cellules épithéliales, protègent l’organisme contre les infections en général, hBD2 et hBD3 présentes dans la paroi buccale répondent spécifiquement au VIH, expliquent les chercheurs sur le site Internet de la revue “AIDS”.
Une expérience réalisée en laboratoire montre qu’en présence du VIH, la quantité de hBD2 est multipliée par 80 et que la réponse cellulaire est maintenue pendant 72 heures, longtemps après que la mort du virus.
Cette découverte peut conduire au développement de nouveaux traitements à partir de composés naturels isolés de substances induisant les deux types de défensines, qui seraient utilisés dans d’autres parties du corps plus sensibles à l’infection au VIH./ar
(AIDS, édition en ligne accélérée)
Jeudi 30 octobre 2003 – Copyright © APM-Reuters – Tous droits réservés