Cette affection dermatologique risque de devenir chronique par la prise d’aspirine, de codéine ou de certains anti-inflammatoires
Qu’est-ce que des «papules mobiles, fugaces et prurigineuses», accompagnées parfois de «tuméfactions fermes et douloureuses»? Réponse: c’est la définition médicale d’une crise d’urticaire, cette affection dermatologique fréquente qui touche au moins 1 Français sur 5 au cours de sa vie.
Parmi les facteurs déclenchants, les orties ou les méduses bien sûr, mais aussi de nombreux aliments, riches en histamine. Les fromages fermentés, les charcuteries, certains poissons (thon, sardine, maquereau…), les fraises ou encore le chocolat sont autant de causes possibles à une crise aiguë.
Pour autant, le passage à l’urticaire chronique n’est que très rarement lié à une allergie alimentaire: à peine «2 ou 3% du total», rappelle le Pr Pascal Joly, président de la Conférence de consensus de l’Anaes (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé) qui vient de rendre ses conclusions sur ce sujet. «L’urticaire chronique est une maladie en soi qui, dans 90% des cas, n’a pas d’origine définie», ajoute ce dermatologue au CHU de Rouen. En revanche, les facteurs aggravants sont bien identifiés. Ainsi, de 25 à 55% de ces urticaires chroniques seraient compliqués, voire déclenchés par certains médicaments, comme l’aspirine, les Ains (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et la codéine.
L’Express du 13/02/2003
Urticaire : Attention aux médicaments !
par Vincent Olivier