Une ébauche de déclaration consensuelle a été distribuée à tous les conférenciers de même qu’aux sujets qui ont participé à certains des essais cliniques et à d’autres personnes édentées qui assistaient au colloque. La déclaration a été modifiée durant la réunion pour tenir compte des commentaires des participants.
Nous espérons que la version finale de la déclaration consensuelle servira de guide pour les cliniciens et les patients et qu’elle stimulera la discussion au sein des organisations professionnelles, des autorités sanitaires et des tiers payants ainsi qu’entre toutes ces parties.
Déclaration consensuelle de McGill sure les prothèses à recouvrement
Les prothèses à recouvrement sur deux implants comme traitement standard de l’édentement
Un comité d’experts њuvrant dans les domaines pertinents, de même que des patients et des participants à des essais cliniques qui ont fait l’essai de prothèses dentaires ont préparé cette déclaration consensuelle.
Elle s’appuie sur 1) des communications présentées par ces experts durant un colloque d’une journée et demie; 2) les connaissances scientifiques disponibles sur le sujet; et 3) l’expérience professionnelle des patients/participants.
Cette déclaration, présentée comme un rapport indépendant, n’est pas un exposé de principe de la part d’un organisme à but lucratif ou d’une entreprise.
Introduction
Dans la plupart des pays industrialisés, on observe une baisse abrupte de la perte de dents. Cette perte augmente cependant avec l’âge, de sorte que le nombre de personnes édentées dans ces sociétés continuera de croître pendant plusieurs décennies à cause de la hausse de l’âge moyen. Depuis plus d’un siècle, le traitement standard de l’édentement a été le port de prothèses maxillaires et mandibulaires complètes. Les porteurs de prothèses complètes sont habituellement en mesure de porter une prothèse supérieure sans problème, mais bon nombre ont de la difficulté à manger avec la prothèse inférieure complète parce que celle?ci est trop mobile. Des études scientifiques ont été effectuées au cours des dix dernières années pour déterminer si les avantages d’une prothèse mandibulaire à recouvrement retenue par deux implants étaient suffisants pour qu’on propose ce type de prothèse plutôt que les prothèses classiques comme traitement de choix.
Des études cliniques longitudinales, des recensions structurées et des conférences de concertation ont déjà établi que la survie des implants intraosseux en titane dans la mandibule antérieure est excellente et que l’incidence de complications chirurgicales est très faible. En outre, il a été démontré que les implants réduisent le taux de résorption de la crête résiduelle dans la mandibule antérieure.
int de vue des patients
La crête alvéolaire résiduelle et la muqueuse jouent un rôle important dans le soutien et la rétention des prothèses classiques. De nombreux patients ont des problèmes d’adaptation à leurs prothèses complètes, en particulier à la prothèse mandibulaire. L’usage répandu de ciments pour dentiers montre bien que ces prothèses sont inadaptées dans bien des cas. De nombreux porteurs de prothèses classiques indiquent qu’ils ne peuvent consommer un grand nombre d’aliments, notamment ceux qui sont durs ou coriaces. Ils sont donc obligés de modifier leur alimentation au détriment de leur santé, ce qui entraîne un appauvrissement nutritionnel par rapport à l’alimentation des personnes qui ont encore leurs dents naturelles.
Les prothèses mandibulaires sur deux implants se sont révélées supérieures aux prothèses classiques dans des essais cliniques randomisés et non randomisés, dont la durée variait entre 6 mois et 9 ans. Peu importe le système de fixation utilisé (barre, balle, aimant), les participants sont beaucoup plus satisfaits avec les prothèses à recouvrement sur deux implants qu’avec des prothèses classiques nouvelles. Les patients trouvent que les prothèses sur implants sont beaucoup plus stables et qu’ils ont plus de facilité à mastiquer divers aliments. De plus, le confort est plus grand et il est plus facile de parler avec des prothèses sur implants.
Des études portant sur plusieurs populations ont montré que les cotes pour la qualité de vie attribuées par les patients qui ont reçu des prothèses sur deux implants (par opposition à des prothèses maxillaires complètes classiques) étaient significativement plus élevées que les cotes données par les porteurs de nouvelles prothèses classiques.
De nouvelles données font ressortir que les personnes qui portent des prothèses mandibulaires retenues par deux implants modifient leur alimentation contrairement aux porteurs de nouvelles prothèses classiques. On dispose également de données préliminaires indiquant que ces modifications améliorent leur état nutritionnel, ce qui a un impact positif important sur leur santé en général, notamment dans le cas des personnes âgées vulnérables aux effets de la malnutrition.
Cout
Des données concluantes montrent maintenant que la pose d’implants dentaires peut se faire en une seule étape, ce qui réduit le coût. Néanmoins, le coût total des prothèses mandibulaires sur deux implants est certainement plus élevé que celui des prothèses classiques. La différence n’est toutefois pas aussi grande que ce à quoi on pourrait s’attendre et on devra faire en sorte que les personnes édentées aient les moyens de s’en procurer.
Conclusions
Les données dont on dispose actuellement semblent indiquer que la restauration des mandibules édentées par une prothèse classique n’est plus le traitement prothétique de choix. De plus en plus de données montrent maintenant que les prothèses à recouvrement sur deux implants devraient devenir le traitement de choix de l’édentement.
Cette déclaration est étayée par des études publiées sur lesquelles se fondent le document Mandibular 2-Implant Overdentures as Minimum Standard of Care for Edentulous Patients, qui sera bientôt publié sous la direction de J.S. Feine et G.E. Carlsson (Chicago: Quintessence, à venir).
J.S. Feine, DDS, MS, HDR Canada
G. E. Carlsson, LDS, Odont Dr (PhD), Dr. Odont. hc, FDSRCS (Angl.) Suède
M.A. Awad, BDS, MSc, PhD Émirats arabes unis
A. Chehade, BSc, DDS, MSc, FRCD(C) Canada
W.J. Duncan, MDS, FRACDS Nouvelle-Zélande
S. Gizani, DDS, MDS Grèce
T. Head, DDS, MSc, FRCD(C) Canada
G. Heydecke, DDS, Dr.Med.Dent. Allemagne
J.P. Lund, BDS, PhD, Dr. Odont. hc. Canada
M. MacEntee, LDS(I), FRCD(C), PhD Canada
R. Mericske-Stern, Dr. med.dent, PhD Suisse
P. Mojon, DMD, PhD Canada
J.A. Morais, MD, FRCPC Canada
I. Naert, Dr. Dent, PhD Belgique
A.G.T. Payne, BDS, MDent, FCD(SA) Nouvelle-Zélande
J. Penrod, MA, PhD Canada
G.T. Stoker, Ir., DDS. Pays Bas
A. Tawse-Smith DDS, Cert.Perio Nouvelle-Zélande
T.D. Taylor, BS, DDS, MSD, FACP É.-U.
J. M. Thomason, BDS, PhD, FDSRCS(Ed) Royaume-Uni W.M. Thomson, BSc, BDS, McomDent, MA, PhD Nouvelle-Zélande
D. Wismeijer, DDS, PhD Pays Bas