La CFAO Dentaire (Confection et Fabrication Assistée par Ordinateur) avec empreinte optique au cabinet dentaire permet de réaliser des reconstitutions prothétiques par l’envoi au laboratoire d’un fichier comprenant l’empreinte optique et le bon de commande numérique .
La prise d’empreinte a été effectuée au cabinet dentaire avec le scanner intra-oral Cadent iTero (Straumann).
La sonde intra orale de numérisation 3D iTéro de Cadent/Straumann a deux originalités liées à la technologie utilisée. L’axe de prise de vue est confondu avec l’axe de projection de la lumière (200.000 points) ce qui supprime le risque des zones d’ombre. Elle procède, elle aussi, à un balayage du plan focal grâce à un diaphragme dont le rôle est de laisser passer uniquement le rayonnement laser provenant du plan focal (Les plans focaux étant espacés entre eux de 50 µm, la plage de scannage est, verticalement, de 15 mm.) et ne retiendra que les points qui se trouvent à la bonne distance. Pour les reconnaitre, elle utilise le principe du « Pinhole ». Cette sélection évite à l’utilisateur d’avoir recours au poudrage. La sonde Intra orale iTéro possède également un système d’aération et de maintient de température du dispositif de prise d’empreinte, qui empêche la dépose de buée sur l’embout lors de la pénétration en bouche du à la différence de température avec le milieu buccal.
L’empreinte optique se constitue de différentes prises de vues s’effectuant à l’aide d’une commande à la pédale et en positionnant la sonde en fonction des consignes données par le logiciel sur l’écran (positionnement vestibulaire à 45°, occlusale, liguale ou pallatin à 45°).
Compte tenu du poids conséquent de la caméra, celle ci se tient en se plaçant à midi par rapport au patient. Il est conseillé de laisser reposer le cable d’alimentation sur le buste du patient pendant la prise d’empreinte.
Au contraire d’autres système de prise d’empreinte optique intra buccale, la caméra peut être complètement au contact de la surface à enregistrer sans que cela n’entrave la mise au point de l’image.
Dans le cas qui nous intéresse, nous avons procédé pour un jeune homme de 27 ans à la réalisation de 3 reconstitutions unitaires mandibulaires : 2 couronnes visant à consolider les 35 et 46 comportant d’anciens et volumineux composites et un onlay pour remplacer la substance dentaire concernée par une carie occluso-distale sur la 37.
Un bon de commande informatisé que l’on valide en début de séquance permet de sélectionner et transmettre au laboratoire le numéro des dents concernées, le type de restauration pour chacune d’entre elle ainsi que le matériaux utilisé (nous choisirons ici le Lava Ultimate (3M) et le laboratoire “iTero Partner” qui sera chargé du travail.
Les préparations sont réalisées. Les reconstitutions coronoradiculaires des 36 46 comprennent des tenons en titane (Apol) et des matériaux de reconstition coronaire en CVI Mar , Riva Self Cure A3 sur la 36, et Riva Silver (SDI) (renforcé aux particules d’argent) sur la 46.
La prise d’empreinte a été effectuée avec le scanner intra-oral Cadent iTero (Straumann).
On réalise pour chaque secteur les empreintes des préparations ainsi que l’empreinte des dents antagonistes.
Une empreinte vestibulaire en intercuspidie maximale permet au logiciel de placer virtuellement les arcades en occlusion.
Les modèles peuvent être manipulé en 3D avec la souris située sur l’unité iTéro, afin de vérifier l’axe d’insertion ainsi que l’espace disponible avec les dents antagonistes.
L’image présente des artefacts issus des différentes prises de vue correspondant à l’enregistrement involontaire de portions de langue ou des joues, zone qui sont normalement reconnues automatiquement comme tel par le logiciel. Elles peuvent cependant être effacées à l’écran entre chaque prise de vue pour éviter les erreurs lors de la corrélation des vues.
Des outils spécifiques comme l’outil d’espacement ou la réglette virtuelle permettent l’évaluation de la hauteur prophétiquement utilisable et si besoin de la rectifier. Une empreinte corrigée peut être réalisée si besoin en cas d’espace insuffisant pour le matériau prothétique choisi. La zone est alors sélectionnée à l’écran. On procède alors à la fraise aux retouches nécessaire en bouche puis une empreinte de la zone concernée sur la préparation. Celle ci sera intégrée automatiquement dans la zone sélectionnée au préalable.
Une fois le modèle numérique et l’occlusion validés, un bon de commande pour la fabrication du maître
modèle est finalisé. Le fichier est ensuite transmis par Internet à l’ordinateur central de la société Cadent pour être “nettoyé” c’est à dire débarrassé des éventuels artefacts sur l’image 3D puis est renvoyé au laboratoire « iTero Parner Lab » où sera réalisé la phase de CAO puis l’usinage simultané des modèles et du modèle en polyuréthane. Un prothésiste réalisera ensuite la finition sur modèles physiques et le glaçage de façon traditionnelle (les reconstitutions en LAVA Ultimate ne comprenant pas de couche cosmétique)
Une semaine plus tard nous recevons les modèles avec leur fiche de traçabilité comportant le numéro de série, le nom du praticien et celui du patient ainsi que l’adresse du laboratoire.
Les modèles en polyuréthane de type modèle de Geller non détourés, réalisés dans une machine outil à commande numérique présentent une grande précision au niveau des limites des préparations et bien entendu l’absence de bulles aussi bien que de sur ou sous dimensionnement (comme c’est parfois le cas lors de la prise du plâtre à cause d’un mauvais dosage).
Après mordançage des surfaces dentaires les reconstitutions prothétiques sont collées une par une en utilisant la colle duale Relyx Unicem (3m) sous système d’aspiration Isolite(r). Les excès de colle sont enlevés en bouche après 5 secondes de polymérisation puis on procède à des réglages occlusaux mineurs permettant l’intégration fonctionnelle optimale.