Antibiothérapie des cellulites : propositions pharmacologiques

L’aide à la décision thérapeutique pour le choix d’un antibiotique repose sur la fréquence des bactéries isolées et leur sensibilité aux différentes familles d’antibiotiques ; les autres facteurs
primordiaux sont la sévérité de l’infection et l’état du patient. Dans le cadre des recommandations de l’AFSSAPS, il est indiqué que l’étude de la littérature n’a pas permis de mettre en évidence de façon précise les bactéries spécifiques des cellulites. L’étude “Arguments microbiologiques pour optimiser l’antibiothérapie
empirique des cellulites cervico-faciales” de LUC DUBREUIL, CHRISTEL NEUT essaye d’y voir un peu plus clair…

Le traitement des cellulites vise à éradiquer streptocoques et anaérobies stricts. Lors de traumatismes ou dans les cellulites cutanées, il faudra pre n d re en compte les staphylocoques. Dans les infections plus sévères, le rôle des entérobactéries est discuté et souvent considéré comme acquis. Dans des situations extrêmes, sur documentation bactériologique, on peut être confronté à la présence de Pseudomonas aeruginosa ou de Staphylococcus aureus méthicilline-résistant.

L’évolution de la résistance des anaérobies stricts à l’amoxicilline (production de ß-lactamase) ou à la clindamycine doit être régulièrement suspectée. Dans les infections sévères des associations, notamment avec les aminoglycosides, sont préconisées. Dans les cellulites circonscrites d’origine dentaire, les associations amoxicilline + métronidazole ou spiramycine + métronidazole sont envisageables. Pour les cellulites cutanées d’extension modérée, on peut utiliser oxacilline + métronidazole, clindamycine ± métronidazole, amoxicilline + acide clavulanique. Lorsque la cellulite est sévère amoxicilline + acide clavulanique, pipéracilline + tazobactam, céfotaxime ou ceftriaxone + métronidazole sont souvent associés aux aminoglycosides. S’il y a un risque pour le pronostic vital, c’est l’association imipénème + aminoglycoside qui sera retenue. Les cas particuliers et rares, avec des staphylocoques méthicilline-résistants ou de Pseudomonas aeruginosa, sont évoqués.

(Med Buccale Chir Buccale 2005; 11: 7-15)