Une amende de 90 € par tube de dentifrice périmé maintenu en stock au cabinet dentaire ! C’est la mauvaise blague à laquelle ont été confrontés des confrères à l’issue de contrôles inopinés de certaines Directions départementales de la protection des personnes (DDPP, plus connues sous leur ancienne appellation, la DGCCRF, c’est-à-dire la « répression des fraudes »). Certes, nul n’est censé ignorer la loi ni la réglementation. En l’espèce, les praticiens ne peuvent conserver dans leur stock des produits ayant dépassé, même de peu, leur date de péremption. Mais on est tout de même en droit de se poser la question du niveau d’irresponsabilité (ou d’infantilisme) dans lequel veulent nous confiner nos élites politiques et administratives. Qu’il soit rigoureusement interdit de recourir à des produits périmés dans le cadre de notre exercice, rien n’est plus évident. Nous exerçons une profession médicale et, à ce titre, la sécurité des soins – primum non nocere- figure parmi nos devoirs élémentaires de thérapeutes. Mais il faut croire que, pour nos élites, notre seule responsabilité de médecin ne suffise pas puisque c’est le stockage de produits périmés qui est interdit. Nous ne pouvons donc qu’inviter les confrères à vérifier régulièrement leurs matériels à usage unique, leurs médicaments, antiseptiques, produits désinfectants, etc.
Source : Journal de La SOP Novembre 2015